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Merci à Fabrice Simon pour la photographie de couverture

Maîtres du grand large et espèces fascinantes à plus d’un titre, il existe plus de 500 espèces de requins dans les mers du monde. Parmi celles-ci, un géant des mers s’impose par sa taille et son allure majestueuse : le Requin-baleine (Rhincodon typus). Ce monarque des profondeurs qui mesure 11m de long en moyenne et pèse 20 tonnes, détient le titre du plus grand poisson du monde.

Le plus grand spécimen jamais mesuré atteignait 20 mètres de long, il a été capturé à Taïwan en 1999. Cela reste une exception, la plupart des individus mesure entre 5 et 10 mètres de long et moins de 5% des spécimens observés dépassent les 14 mètres. Même avec 20 mètres de long, le plus grand poisson du monde reste loin derrière les 30 mètres de long du plus gros animal ayant jamais existé sur Terre : la Baleine bleue.

Le Requin-baleine appartient à la famille des  Rhincodontidae. Ce nom vient du grec “rhinchos” = râpe et “odous” = dents, qui évoquent les nombreuses rangées de dents minuscules comparables à une râpe qui sont présents sur chaque mâchoire. Il est la seule espèce de cette famille.

Comme les autres requins c’est un poisson cartilagineux, de forme allongée et massive. Il n’a paradoxalement été découvert qu’en 1928 par le Dr Andrew Smith.  Autant dire que la baleine resta sous le gravillon pendant longtemps. Doté d’une peau blanche sous le ventre, son dos gris, est moucheté de taches uniques à chaque spécimen. À la manière des empreintes digitales chez les êtres humains, elles sont ainsi utilisées pour identifier les différents individus, grâce à des photos.

Les repas gargantuesques d’un doux géant

Contrairement à ce que son nom suggère, le Requin-baleine n’est pas lié aux baleines. Son patronyme, il le tire plutôt de sa taille immense, qui rappelle les grands cétacés. Il vient aussi de son comportement alimentaire, qu’il a en commun avec les baleines à fanons.

Comme le Requin grande-gueule et le Requin pèlerin, il fait partie du club très fermé des requins filtreurs.  Il se nourrit en ouvrant sa mâchoire pour “gober” de grandes quantités d’eaux qu’il va ensuite recracher par les branchies. La bouche d’un Requin-baleine est si grande qu’un phoque entier pourrait y entrer, mais cette espèce se nourrit uniquement de petites formes de vie. Ce doux géant ne présente donc aucune menace pour l’être humain. En revanche, le krill, les petits calmars et les bancs poissons n’ont qu’à bien se tenir. Ses repas peuvent atteindre des proportions gargantuesques, qui peuvent aller jusqu’à 2% de sa masse.

Un marathonien des océans encore méconnu…

Carte de répartition du Requin-baleine, le plus grand poisson du monde
Carte de répartition du Requin-baleine

Les Requins-baleines ont une large distribution dans les mers tropicales et tempérées. Présents sur toutes les zones situées entre la latitude 30°N et 35°S, à l’exception de la Méditerranée, ils habitent les zones côtières profondes et peu profondes ainsi que les lagons et récifs coralliens.

Le Requin-baleine nage lentement, à la vitesse moyenne de 5 km/h, en bougeant tout son corps de gauche à droite et pas uniquement sa nageoire caudale comme le fait le Grand requin blanc. Plus marathonien que sprinteur, il peut parcourir des milliers de kilomètres à la recherche des zones planctoniques les plus riches.

Il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas encore de cette espèce fascinante, son mode de reproduction est par exemple assez méconnue. Comme tous les requins, le mâle possède deux organes copulateurs, appelés ptérygopodes, avec lesquels il déverse sa semence dans le cloaque de la femelle lors de la copulation. L’éventualité la plus probable est qu’il est ovovivipare. En 1995, une femelle mesurant 11 mètres a été capturée sur la côte est de Taïwan. Ses deux utérus contenaient 300 embryons. De tous les requins, c’est celui qui semble avoir les portées les plus nombreuses.

Le plus grand poisson du monde en danger.

On n’a pas de chiffres assez clairs sur la population de Requins-baleines dans le monde, mais c’est une espèce aujourd’hui menacée. D’ailleurs l’UICN l’a mise sur la liste des animaux en danger. La principale menace qui pèse sur lui, est l’être humain.

En effet ce grand placide est braconné depuis des siècles pour ses ailerons, son foie, sa peau et sa viande. Naïf et peu farouche, il s’approche souvent des bateaux. Les braconniers n’hésitent pas alors à le tuer.

S’ajoute à cela la pollution marine à laquelle il est particulièrement exposé en tant que poisson filtreur. En ouvrant la bouche pour aspirer ou gober de l’eau, il se condamne à avaler en même temps une large quantité de déchets dont le plastique notamment. On estime ainsi qu’il pourrait en avaler jusqu’à 137 morceaux par heure. Rares et pacifiques, ils sont prisés par les touristes et un commerce s’est développé autour de leurs zones d’alimentation.

Heureusement des naturalistes et des passionnés du monde entier se sont pris d’affection pour lui. Des initiatives sont mises en place pour le protéger et encourager les acteurs touristiques à organiser des expéditions plus respectueuses de sa tranquillité. Enfin les scientifiques de leur côté travaillent pour mieux connaitre ce géant des mers qui joue un rôle prépondérant dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes marins.

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Pour continuer, la série Requins, avec Steven Surina, au grand complet en podcast :

Merci à Rodolphe Guignard pour ses illustration. Retrouvez son travail sur son compte Instagram @rodolpheguignard

Merci à Cyril Girard pour ses illustration. Retrouver l’intégralité de son œuvre dans le “Guide des Requins, Raies et Chimères des côtes françaises.

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