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Bonne nouvelle, les populations de vautours se portent bien en France, depuis leur réintroduction dans les années 1980. Ces rapaces sont essentiels aux écosystèmes… et sont un exemple magistral de la coopération entre espèces.

carte europe presence vautours
Source et crédit : LPO

Méprisés en occident, alliés des Dieux ou bienfaiteurs respectés dans d’autres civilisations (notamment en Asie/Inde), les vautours jouent en tous cas un rôle écologique indispensable : épurateurs du Vivant. Leur système digestif acide élimine les bactéries et les virus, ce qui évite de propager des maladies. Les vautours sont surnommés les « cul-de-sac » épidémiologiques.

En France, la quasi-totalité des populations de vautours a été exterminée avant 1950. Mais, grâce à des réintroductions dans les années 1980, 4 espèces de vautours planent à nouveau dans le ciel français métropolitain :

quatre races de vautours en france
  • Vautour fauve (Gyps fulvus) : 2500 couples (carte de France, en haut à gauche)
  • Percnoptère d’Égypte (Neophron percnopterus) : 100 (en bas à gauche)
  • Vautour Moine (Ægypius monachus) : 50 (en haut à droite)
  • Gypaète Barbu (Gypaetus barbatus) : 50 (en bas à droite)

Pas de quoi pavoiser non plus hein : Pour info, il y a… 35 000 couples en Espagne, soit plus de 110 000 individus.

carte sud france presence vautours
Source et crédit : LPO

Les populations de vautours dans des confettis

Si de nos jours, le Vautour fauve se cantonne à ces confettis méridionaux, il occupait au Pléistocène supérieur (-1,6 million à -11 000 ans), des milieux variés, dans quasi toute l’Europe.

Là où il y a du bétail, il y a des vautours. Jusqu’à la fin du paléolithique, il y a 11 000 ans, les populations de vautours se nourrissaient des cadavres d’ongulés sauvages. Au néolithique (9 000 ans), l’homme se sédentarise, le cueilleur-chasseur (dans cet ordre) devient agriculteur et pasteur. Il se met à domestiquer les animaux. Progressivement, le ratio faune sauvage/bétail s’inverse pour arriver au dramatique 4 %/96 % d’aujourd’hui.

Les vautours se sont adaptés en se nourrissant également des cadavres issus des troupeaux domestiques. Bien que sauvages, ils dépendent toujours de l’homme et de ses animaux d’élevage pour vivre. Reste à convaincre quelques éleveurs qui les voient comme des chapardeurs à éliminer.

Coopération entre espèces

vautour en vol ailes deployees
Les vautours, contrairement aux idées reçues, ont un bon odorat en plus de leur vision excellente.

Là où les vautours sont fascinants, c’est pour leur coopération entre espèces :

Les Vautours, de grands oiseaux lourds volant sans effort grâce aux thermiques, repèrent d’abord les corbeaux qui sont les premiers sur une carcasse. Ensuite, les différentes espèces se relaient en bonne harmonie sur une carcasse :

  • D’abord, le Vautour moine ouvre la carcasse avec son bec puissant.
  • Puis, les Vautours fauves font leur impressionnante curée (un « mini volcan de vautours », raconte notre invité, liens des épisodes en commentaire).
  • En avant-dernier, les petits percnoptères viennent grignoter les restes grâce à leur bec très fin.
  • Et en fin de chaîne, le majestueux Gypaète (étymologiquement le « vautour-aigle ») consomme les os !

L’efficacité est totale et nous avons à apprendre de cette harmonie. Encore faut-il que ce genre d’escouade complémentaire soit complète. C’est loin d’être le cas partout, à cause des câbles, des éoliennes, des braconniers, et du poison et de la grippe aviaire… En 2022, comme pour les Fous de Bassan, le taux de reproduction de cette année, d’ordinaire de l’ordre de 70 %, a été proche de 0.

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Pour écouter les épisodes Vautours de France avec Antoine Adam :

Pour écouter la grande saga Rapaces de BSG :

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banniere baleine sous gravillon

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