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La guerre de l’eau a commencé. L’or bleu est déjà source de tensions géopolitiques majeures. En France, le sujet bassine aussi. 4000 opposants se sont rassemblés, samedi 29 octobre à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, pour bloquer le chantier d’une réserve d’eau, malgré l’interdiction préfectorale et un imposant dispositif de 1 500 gendarmes déployés.

banderole manifestation ou il est ecrit eau rage eau desespoir

Les autorités craignent l’installation d’une nouvelle ZAD (Zone à Défendre).

Objectif symbolique : bloquer le chantier d’une énième réserve d’eau, ou “mégabassine”, remplie d’eau traitée, sans vie, contenue dans une bâche en plastique. Magnifique accaparement par quelques agriculteurs intensifs d’une ressource aussi précieuse que commune.

Les promoteurs des bassines y voient un moyen de pallier le manque d’eau l’été. Mais ce type de bassine est une aberration environnementale. Tous les scientifiques sérieux le disent. Comme n’importe quel petit paysan et tous ceux qui essaient de comprendre comment bat le cœur du monde autour de nos porte-monnaie.

Plus d’une centaine de bassines existent, notamment à l’est et ouest du pays, en Vendée et en Auvergne-Rhône-Alpes.

Sainte-Soline, c’est 720.000 mètres cubes d’eau sur plus de 10 hectares de bâches en plastoque (l’équivalent de 300 piscines olympiques), 18 kilomètres de tuyaux pour des agriculteurs, dont pas un n’a renoncé aux pesticides, contrairement au deal initial.

Guerre de l’eau : Bassines ou l’eau privatisée

banderole manifestation tenue par deux personnes

Dans quelques années, nous risquons de voir des villages sans eau, tandis que ces agriculteurs pourront continuer à irriguer, ce qui est mauvais pour les sols en plus comme l’avait expliqué Marc-André Sélosse dans nos épisodes de BSG.

Nos gouvernants sortent les gros bras sémantiques et les vans de CRS: nous voilà envahis par les écoterroristes 20 Dieux !

Du calme mon bon Gérald : c’est juste de la désobéissance civile. Un devoir pour les défenseurs du Vivant, et pour ceux qui prennent la peine de réfléchir aux impacts et aux circuits de l’eau.

L’eau est une ressource commune, à partager, à rationaliser.

Chèque en blanc et promesses non tenues

L’eau irrigue la Vie, elle n’appartient pas à quelques agroindustriels du maïs qui ne participent que peu à la vie locale et exportent tranquilous, soutenus par une PAC de plus en plus lunaire (qui soutient les gros au détriment des petits) et par un gouvernement au service des lobbies et du profit à court terme.

Ces projets délirants sont soutenus par notre lumineux ministre de la destruction écologique, Christophe Béchu. Tu m’étonnes Anatole. Il rappelé sur France inter que le “plan signé par tous il y a 4 ans” après concertation entre agriculteurs, élus et associations, conditionnait l’accès à l’eau à la réduction des pesticides, à la plantation de haies, et à la conversion à l’agroécologie).

Problème : aucun des dix agriculteurs utilisant la première retenue n’a opéré une réduction de pesticides. Oups, raté.

banderole tenue par manifestants

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Réécouter les épisodes sur les sols avec Marc-André Sélosse :

Réécouter les épisodes sur le réensauvagement des rivières avec les époux Cochet :

banniere baleine sous gravillon

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