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Il y a 4 espèces de vipères en France (pour 10 espèces de couleuvres). La Vipère péliade est la plus nordique. Cet élégant serpent à l’iris rougeoyant est surtout présente au nord de la Loire, qui est la ligne de démarcation entre la péliade et sa cousine aspic.

La Vipère péliade fait partie de la famille des Viperidés. Cette famille regroupe les Viperinés, les Crotalinés et les Azemiopinés. Comme les autres Vipéridés, elle a une denture solénoglyphe, ses crochets sont mobiles et situés à l’avant de la mâchoire.  Ce sont en général des espèces de petite à moyenne taille, 50 à 80 cm pour la Péliade, bien que le genre Lachesis puisse dépasser les 3 mètres. Les Vipéridés sont présents sur l’ensemble des continents à l’exception de l’Océanie et de l’Antarctique

Carte de répartition de la Vipère péliade
© UICN

La Vipère péliade est la seule espèce de cette famille à vivre au-delà du cercle polaire Arctique. C’est l’espèce ayant la plus grande répartition pour un serpent terrestre. On la retrouve de la pointe bretonne jusqu’à l’île Sakhaline dans le Pacifique et des Balkans au cercle polaire en Scandinavie.

En France, la Vipère péliade est présente au nord de la Loire, dans le Massif central et le Jura. Elle vit dans des milieux variés, mais souvent avec de la végétation structurée comme les tourbières, les landes ou les prairies bocagères… La Vipère péliade apprécie plus les milieux frais que la Vipère aspic car elle a besoin de températures plus faibles et d’une humidité plus forte.

Sa large répartition mondiale lui a donné son nom d’espèce berus”, du latin “verus” qui signifie “vrai” dans le sens de “commun”. En effet, c’est la vipère la plus répandue d’Europe. Chez les Anglais, la Vipère péliade se fait appeler “Common adder” et plus rarement “Common viper”. Le mot “Adder” proviendrait d’un ancien mot anglais “nædre” qui signifiait “serpent”. En français, “péliade” proviendrait du nom de la lance d’Achille originaire du Mont Pélion en Grèce.

Monsieur en tenue de soirée

Mâle et Femelle de Vipère péliade
Madame ? Monsieur ?

La Vipère péliade possède beaucoup moins de variations de couleurs que la Vipère aspic. L’espèce arbore un marquage en zigzag continu sur le dos et des tâches sur les flancs. Les mâles sont généralement d’un gris argenté, doré ou brun foncé avec un zigzag noir. Les femelles sont moins flashy, elles sont brunes plus claires avec un zigzag brun plus ou moins sombre. Grâce à ces différences de coloration, il est assez facile de distinguer les deux sexes. De magnifiques iris rouges complètent la panoplie de l’espèce. Trois écailles plus grandes que les autres sont visibles sur sa tête. Il s’agit de l’écaille frontale et des écailles pariétales. L’agencement de ces trois écailles avec les autres est unique à chaque individu. Comme nos empreintes digitales, cela permet d’identifier chaque individu et ainsi de les suivre sur le long terme.

Comme la Vipère péliade vit dans divers habitats, elle chasse de nombreuses proies, principalement des micromammifères (campagnols, musaraignes, mulots, souris). Elle mange aussi des lézards, des amphibiens ou des oiseaux allant même jusqu’à grimper dans les nids pour se nourrir des oisillons.

Bien que cousines, la Vipère péliade et la Vipère aspic ne sont pas copines pour autant. La Vipère péliade perd du territoire au profit de la Vipère aspic. Dans le centre ouest de la France, la Péliade n’a plus été revue au sud de la Loire depuis 1911… Le réchauffement climatique semble favoriser cette remontée de l’Aspic, en latitude ou en altitude. 

Des individus hybrides entre la Vipère péliade et la Vipère aspic ont été trouvés sur les zones où elles cohabitent (Loire-Atlantique, Deux-Sèvres et Puy-de-Dôme). Ces hybrides sont probablement issus d’un croisement entre une femelle de Vipère aspic et un mâle de Vipère péliade. Cependant ces hybrides, lorsqu’ils arrivent à se reproduire, produisent des portées en partie mort-né ou ayant une durée de vie relativement faible d’un 1 an et demi environ.

Vipère péliade de face

La Vipère péliade en France, le rouge de la menace

Critères de menaces de l'UICN
© UICN

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a mis en place de nombreux critères afin de créer ce que l’on appelle des Listes Rouges. Elles permettent de classer les espèces en fonction de leur degré de risque d’extinction. Ces listes se déclinent à différents niveaux : mondiale, supranationale, nationale et régionale. Leur but est d’alerter les différentes parties (public, aménageurs, responsables politiques) et d’inciter des politiques de conservation

Avec sa répartition XXL, la Vipère péliade est listée en Préoccupation mineure sur la liste rouge européenne. En France, sa situation est bien moins rose. Elle a un statut “Vulnérable” au niveau national et dans la plupart des régions de France. Les Pays de la Loire font figure de lanternes rouges avec un statut “En danger critique” pour l’espèce. Elle est même présumée “disparue” de la région PACA, où elle n’a pas été revue depuis le 19ème siècle.

Densité de haies sur la carte de France
© OFB

Ce déclin des populations de Vipères péliades est principalement dû à la destruction et à la fragmentation de ses habitats. Le bocage, si favorable à cette espèce, a subi une forte régression au niveau français. Depuis le 19ème siècle, 70% des haies en France ont disparu soit 1,4 million de km (presque deux fois l’aller-retour Terre-Lune). Les vipères se retrouvent donc séparées en plein de petites populations qui ne peuvent perdurer. Une autre cause bien connue par tout le monde : le changement climatique. La Vipère péliade est une espèce qui aime le frais et l’humidité. Le réchauffement et les sécheresses obligent les populations montagnardes de Péliade à monter en altitude… quand elles le peuvent. Malheureusement, en montagne sky is not the limit et ces populations risquent la disparition à plus ou moins court terme.

Un serpent dans votre jardin ? La peur vous envahit ? N’ayez crainte, les serpents font partie de la faune commune du jardin, au même titre que les hérissons ou les mésanges bleues. Vous souhaitez savoir comment cohabiter, être rassurer ? Le SOS Serpent (liens ci-dessous) est là pour vous ! De nombreuses associations locales de protection de la nature développent ce réseau pour aider les particuliers à comprendre et dédiaboliser ces espèces. SOS Serpent, c’est l’appel pas la pelle !

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Liste des associations possédant un SOS Serpent/Médiation Faune Sauvage : 

  • Vienne Nature (86)
  • Deux-Sèvres Nature Environnement (79)
  • LPO Auvergne-Rhônes-Alpes (26/07; 69; 38; 63; 42; 01; 73; 74; 63/03/15/43)  → https://auvergne-rhone-alpes.lpo.fr/sos-biodiversite/probleme-avec-un-animal/sos-serpents/
  • Observatoire des Reptiles d’Auvergne (63)
  • Cistude Nature (33; 21; 40) → 06.40.98.42.04 / https://www.cistude.org/index.php/accueil-sos-serpents
  • Nature Midi-Pyrénées (31)
  • Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin (87) → 05.55.32.43.73
  • Observatoire Batracho-Herpétologique Normand/CPIE de Normandie (50)
  • Bretagne vivante (22; 29; 35; 56)
  • LPO Franche-Comté (25; 39; 70; 90) → 03 81 50 43 10
  • BUFO (67; 68)
  • LPO PACA (04; 05; 06; 13; 83; 84) → 06 18 20 46 80 / 04 82 78 03 09
  • AHPAM (04; 05; 06; 13; 83; 84) → 06 51 91 08 10

Pour écouter les épisodes sur les serpents du monde :

Pour écouter les épisodes sur les tortues du monde :

bannière baleine sous gravillon

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