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Cette interview de Paul Watson, le mythique fondateur de Sea Shepherd a été réalisée en anglais pour le podcast Demain n’attend pas, et rediffusée dans Combats. Nous proposons ici la retranscription complète en français. Voici la 6e partie de l’entretien consacrée à la (sur)pêche.

Delphine Darmon : Au rythme auquel nous pêchons, combien d’années de pêche avons-nous encore devant nous ?

affiche bloom noir et banc bateaux peche
Affiche de Bloom, à propos de la senne démersale.

Paul Watson : Je pense que le secteur a déjà commencé à s’effondrer. Au début des années 90, la pêche à la Morue du Nord s’est effondrée dans l’Atlantique Nord, elle continue de s’effondrer, et je pense qu’elle sera définitivement irrécupérable d’ici 2030. Les avis divergent un peu selon d’autres scientifiques, le Dr Boris Worm a estimé que ce serait vers 2048 et d’autres pensent que cela arrivera en 2076. En réalité, se disputer pour savoir si cela arrivera en 2048 ou en 2076 est stupide. Le fait est que cet effondrement est en train de se produire, là, maintenant.

Delphine Darmon : Paul, corrigez-moi si je me trompe, mais alors que la pêche industrielle à la Morue a bien été interdite dans les années 90 (NDLR : Au Canada), comment se fait-il que la pêche industrielle continue, avec ces immenses filets qui capturent des quantités astronomiques de poissons, en plus des prises accidentelles qui touchent aussi les requins et les dauphins ? 

Il faut savoir que pour chaque kilo de crevettes capturées et commercialisées, 22 kilos d’autres animaux ont été détruits dans ces filets.

affiche campagne bloom bateau peche au dessus explosion sous eau
Campagne de Bloom

Paul Watson : Il y a quelques mois, nous avons enquêté sur un chalutier géant qui se trouvait dans le Golfe de Gascogne. Il avait rejeté des milliers de Merlans bleus en mer parce qu’il n’en avait pas l’utilité, parce que ce n’était pas rentable commercialement. Nous documentons tous les jours l’incroyable gaspillage de ces poissons. La pêche industrielle, c’est une immense firme, et avec toutes les lignes de ces chalutiers géants, il y a tellement de filets dérivants, de palangres et de filets maillants posés chaque jour qu’on pourrait faire 60 fois le tour de la planète avec. Voilà, c’est ça la quantité de filets qui se trouvent dans l’eau en ce moment ! Et quand ces filets sont perdus, ils continuent quand même à piéger des poissons, on appelle cela des filets fantômes. Ils attrapent des poissons qui finissent par mourir inutilement dans l’indifférence la plus totale.

L’autre problème, ce sont effectivement toutes ces captures accidentelles, toutes ces vies détruites en plus du reste. En plus de ces merlans bleus qui ont été jetés par exemple. Il faut savoir que pour chaque kilo de crevettes capturées et commercialisées, 22 kilos d’autres animaux ont été détruits dans ces filets. C’est un incroyable gaspillage. Et l’industrie de la pêche nie tout cela, bien évidemment. D’ailleurs, lorsque Seaspiracy est sorti, ils nous ont accusé de mentir avant même d’avoir vu le film ! (rires).

(à suivre …)

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L’intégrale de l’interview de Paul Watson en 7 épisodes  :

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Pour écouter les épisodes de l’interview de Paul Watson, en anglais :

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Pour écouter les épisodes de BSG avec Lamya Essemlali :

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Pour en savoir plus sur la démission/éviction de Paul Watson de Sea Shepherd États-Unis, voici la lettre qu’il a publiée sur le site de Sea Shepherd France.

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Pour écouter ou voir la dédicace que Paul Watson a fait à Baleine sous Gravillon : 

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Pour découvrir “Demain n’attend pas”, de l’amie Delphine Darmon :

Un mardi sur deux, DEMAIN N’ATTEND PAS vous propose de découvrir des hommes et des femmes qui se donnent pour mission de changer le monde, comme Combats, c’est bien normal qu’on soit copains avec Delphine Darmon, l’hôte de DNP.

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banniere baleine sous gravillon