Apparue comme un saut quantique dans l’histoire de la vie, comme une amélioration sans précédent permettant beaucoup plus de brassage génétique, de variabilité et donc d’adaptabilité pour une espèce, la sexualité et la reproduction recèlent encore bien des mystères.
Le terme “sexe” vient du latin “secare” qui signifie couper. Curieuse étymologie pour quelque chose qui est censé rapprocher les corps, au moins au départ !
Au début, dans la soupe primitive de la vie, il y a environ 3,8 milliards d’années, il y avait juste des échanges : “je te mange, je t’ignore, je te prends un peu de toi, et toi, tu m’en prends un peu, ou pas”. C’est la théorie joliment nommée des “bulles libertines”. Ce n’était pas vraiment de la reproduction, c’était de l’échange, de plus ou moins bons procédés.
La reproduction sexuée : une apparition tardive avec les premiers organismes pluricellulaires
Bien plus tard, il y a seulement 1,5 milliards d’années, sont apparus les premiers eucaryotes, du grec “noyau vrai”. On pense qu’il s’agit de la première “coloc” de la vie. Les eucaryotes sont des êtres constitués d’une ou plusieurs cellules avec un noyau. Et ce noyau contient le matériel génétique : les fameux chromosomes. Nous autres humains sommes des eucaryotes, tout comme les animaux, les plantes, et les protozoaires (les premiers animaux simples unicellulaires).
La reproduction sexuée, le sexe, serait apparue avec les premiers eucaryotes, constituant une innovation majeure. À partir de ce moment, on distingue deux types de divisions cellulaires différentes : la mitose et la méiose.
La mitose permet la multiplication des cellules non reproductrices, un peu comme dans la reproduction asexuée: à l’identique. Pensez à cette image célèbre de l’œuf qui devient fœtus puis embryon, 1-2-4-8-16-32-64 cellules etc…
La méiose, elle, permet de former nos gamètes, autant de petits véhicules de nos gènes, le spermatozoïde pour les mâles et les ovules pour les femelles. Des cellules où chaque parent donne la moitié de ses chromosomes, de ses paires d’ADN. Une cellule normale est dite diploïde : elle contient les deux paires des chromosomes. Les gamètes, à l’issue de cette méïose sont en revanche haploïdes : chaque chromosome a perdu son double et se retrouve seul.
Et ces deux gamètes haploïdes, portant chacun l’information génétique d’un des parents, sont recombinés dans un œuf diploïde qui va donner un nouvel individu original, mélangé, non identique à ses parents. Et cela permet beaucoup plus de variations au hasard et certaines, très peu de fait, de ses mutations sont mieux adaptées à d’éventuels changements. C’est un des grands mécanismes de l’évolution, et un des grands avantages de la reproduction sexuée, par rapport à la reproduction asexuée, qui est elle plus facile, plus efficace, mais qui est beaucoup moins adaptable aux éventuels changements du milieu.
La reproduction asexuée
Dans le grand foisonnement de la vie, est apparue la reproduction asexuée, autrement dit une reproduction par division. C’est le cas chez les procaryotes, c’est-à-dire les êtres faits d’une seule cellule sans noyau, comme les bactéries actuelles. Les procaryotes peuvent se reproduire par simple division à l’identique. Je suis un et je me coupe en deux, puis en 4 ou plus… C’est rapide, peu coûteux en énergie, et il n’ y a pas besoin de s’évertuer à rencontrer son âme sœur. En revanche, il en résulte peu de variations génétiques.
“Sur Terre, 95% des espèces actuelles ont recours à la reproduction sexuée. Seulement 5% des espèces utilisent la reproduction asexuée.”
Certaines espèces, comme le puceron, sont “ceinture et bretelles” : elles peuvent utiliser les deux modalités. Reproduction asexuée quand il s’agit de se multiplier très vite et de manière exponentielle pendant la bonne saison. Et reproduction sexuée plus adaptative, mais en moins grand nombre à l’approche de de la mauvaise saison, dans le but de s’adapter en cas de changements.
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