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Les girelles (Coris julis, rainbow wrasse en anglais) sont des petits poissons à bandes colorées très communs en Méditerranée. On les appelle girelles royales lorsqu’elles sont mâle et girelles communes quand elle deviennent femelles. Un mâle règne sur son petit harem, mais dans certains, des mâles déguisés en femelle trompent leur vigilance…

Une girelle commune
Girelle commune, c’est à dire femelle

Les femelles arborent des couleurs plus ternes que les mâles, pour ne pas attirer l’attention et ne pas encourir de risques. Ce sont les girelles “communes”. Les mâles se parent de couleurs plus vives pour attirer les femelles, un grand classique dans le monde animal : ce sont les girelles “royales”.

D’avril à septembre, les mâles se parent de leur plus belle livrée et se mettent en quête de femelles. Les femelles pondent leurs œufs non fécondés quand elles sont stimulées. Le mâle dominant (ou parfois les opportunistes subalternes, c’est ce que nous allons voir…) les asperge de son sperme. Beaucoup d’œufs seront dévorés, les chanceux qui ont survécu deviennent matures au bout d’un an.

Comme de nombreuses espèces citées dans les épisodes hermaphrodites de Petit Poisson deviendra Podcast, la girelle change de sexe une fois au cours de sa vie. La femelle femelle devient mâle (protogynie), comme le mérou.

Les girelles : des dominants et leur harem

Les girelles vivent en petits groupes constitués d’un mâle dominant, qui monte la garde autour de son harem de femelles. Il y a peu de jeunes mâles subalternes opportunistes autour, non pas parce qu’ils sont repoussés, mais surtout parce que le mâle émet des signaux y compris hormonaux bloquant le passage des femelles vers le sexe masculin. Lorsque le mâle disparaît, sans signaux inhibiteurs, la plus vieille femelle du groupe commence sa transformation en mâle. L’inverse de ce qui se passe chez le Poisson-clown.

Ce n’est pas qu’un simple changement de couleur, les organes génitaux internes se modifient aussi, ce qui est couteux en énergie. Pendant plusieurs semaines, la girelle « en transformation » est si faible qu’elle bouge peu, si peu qu’elle pourrait être mangée, et donc se cache au maximum avant de ressortir avec sa nouvelle robe chatoyante.

Certaines girelles sont “déguisées” en femelles (à la robe plus terne donc) pour passer sous le radar des mâles les plus belliqueux (et les plus colorés) et ainsi aller féconder des femelles “ni vu ni connu j’t’embrouille”. Ainsi, ce qu’ils perdent en panache, ces petits malins le gagnent en efficacité…

Des prédateurs très répandus

Les girelles, opportunistes, se nourrissent de morceaux d’oursins, de petites crevettes et autres crustacés, de vers, de mollusques et de coquillages. Ces prédateurs sont dotées de grosses dents. C’est d’ailleurs une des particularités de son genre (Labridés), car les labres ont des lèvres charnues (labrum en latin), dévoilant souvent leur dentition impressionnante.

La girelle vit en bancs et fréquente plutôt les fonds rocheux et herbeux jusqu’à 150 mètres de profondeur. Les jeunes se cachent souvent des herbiers de posidonies. Dès que la nuit tombe elle s’enfouit dans le sable pour se protéger des prédateurs.

Les girelles sont très répandues. On les trouve sur toute la côte méditerranéenne de l’hexagone ainsi que la Corse. Elle a même été observée en Bretagne, et même plus au nord jusqu’à l’Écosse! Elles sont aussi présentes au sud, le long des côtes des îles du Cap-Vert, des îles Canaries et Açores.

Une girelle-paon
Girelle-paon, Thalassoma pavo

Il y a beaucoup d’espèces de « girelles » dans le monde entier. Il ne faut pas confondre Coris julis avec la « girelle-paon » ou « girelle-turque » (Thalassoma pavo), avec ses tâches bleutées. Ces deux espèces sont souvent observées ensemble. Halichoeres hortulanus est elle originaire de l’île Maurice.

Attention il existe un genre Girella du Pacifique (famille des Kyphosidae, qui ressemblent davantage à des daurades).

Si vous avez aimé cet article, découvrez comment fonctionne la vessie natatoire des poissons.

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