Skip to main content

C’est en 1872 que fut créé le plus vieux parc national du monde : Yellowstone aux États-Unis. Haut lieu de biodiversité, il a pourtant failli disparaître peu de temps après sa création. Voici son histoire.

Situé au Nord des États-Unis, Yellowstone se tient à cheval sur 3 États différents – Wyoming, Idaho et Montana –, et s’étend sur près de 9.000 km², soit la superficie de la Côte-d’Or, 4e plus vaste département français.

L’appellation Yellowstone – “pierre jaune” en français – proviendrait de la teinte ferrugineuse de la roche du canyon, couleur provoquée par l’altération hydrothermale du fer.

Site volcanique et refuge de biodiversité

source eau chaude de grand prismatic spring parc de yellowstone
Le Grand Prismatic Spring, un bassin d’eau géothermique à plus de 70 °C.

Temple de phénomènes géothermiques où geysers, fumerolles, chutes d’eau, sources d’eau chaude et arbres pétrifiés contribuent à la formation d’un paysage magique – comme peut l’être par ailleurs la vallée californienne de Yosemite, dépeinte par John Muir comme le « plus grand de tous les temples dédiés à la nature ».

Le Yellowstone Parc est en effet modelé par une activité volcanique depuis plusieurs dizaines de millions d’années.

En dehors de l’Alaska, l’écosystème dont dépend Yellowstone constitue la plus vaste étendue vierge d’un seul tenant aux USA, incluant par ailleurs des forêts nationales ainsi que le parc national de Grand Teton (appelé ainsi par des trappeurs qui y voyait distinctement la forme d’un téton).

Côté écologie, le parc de Yellowstone est réputé pour être le plus ample milieu encore inaltéré de la zone tempérée nord.

loup devant des arbres dans la neige
Le loup a été réintroduit au sein du Parc Yellowstone en 1995, soixante ans après y avoir été éradiqué. Son retour a bénéficié à toute la biodiversité.

Sur le plan floral, le doyen des parcs nationaux héberge quelques 1.700 espèces natives d’arbres, plantes et lichens.

La faune n’y est pas en reste non plus puisque Yellowstone est reconnu pour abriter de nombreuses espèces emblématiques appartenant à la mégafaune : bisons, wapitis, mouflons, coyotes, ou encore ours noirs.

Par ailleurs, la réintroduction de loups gris au sein du parc en 1995 a engendré des effets bénéfiques pour l’écosystème ; une référence au niveau mondial.

150 ans du parc Yellowstone : des débuts poussifs

dessin portrait du general philip h sheridan
L’officier Philip Sheridan joua un rôle important dans la création et la protection du parc national de Yellowstone. Le mont Sheridan, situé dans le parc, a été nommé en son honneur.

Seulement 11 ans après sa création, Yellowstone a bien failli disparaître, exposé à des projets d’aménagements du territoire qui mirent à rude épreuve la préservation du parc.

Du fait d’un certain engouement des visiteurs entrainant une augmentation de la fréquentation du parc, ce dernier est alors menacé de privatisation avec l’intention de bâtir une voie ferrée et de soumettre une partie des terres aux promoteurs immobiliers.

C’est à l’initiative du général Sheridan, qui mit en place un encadrement militaire assermenté dans le but de s’opposer à toute destruction de la nature et de la vie sauvage, que le projet sera finalement partiellement abandonné par le ministère de l’intérieur américain.

L’administration du parc national sera alors assurée par l’US Army entre 1886 et 1918, transférée par la suite sous la tutelle du National Park Service avec la création d’un corps de gardes civils (les fameux Rangers).

Concilier l’ensemble du vivant

À l’heure où la biodiversité se confronte à une extinction massive, les aires protégées peuvent-elles encore se voir préservées de toute convoitise humaine, alors même que l’homme semble en rupture avec le monde sauvage qui l’entoure ?

Dans un état d’effondrement généralisé du vivant, les autorités gouvernementales sont-elles capables d’aborder la sauvegarde de celui-ci au sens propre et ainsi favoriser l’émergence de nouvelles réserves naturelles véritablement protégées, à la fois dans le respect de la terre, des rivières, des espèces animales comme végétales, mais aussi des autochtones qui y résident ?

En 1882, plusieurs centaines d’amérindiens vivant sur le territoire de Yellowstone furent expulsés vers la réserve de Wind River au nom d’un certain idéal environnemental, les privant par la même occasion de leurs pistes de chasse et de migration saisonnière.

De nos jours, les peuples d’Amérique du Nord clament leur souveraineté ; la meilleure manière de traiter les questions environnementales ne serait-elle pas de permettre la participation des nations autochtones concernées ?

_______

Retrouvez tout l’univers Terra Nostra au travers de l’ensemble des posts publiés sur notre page LinkedIn.

Pour écouter les épisodes dédiés à la mégafaune du passé : tigre à dents de sabre, mammouth, rhinocéros laineux, etc… :

Pour écouter les épisodes sur le loup :

banniere baleine sous gravillon