Skip to main content

Les noms des variants se propagent aussi vite que le coronavirus. Aux dénominations scientifiques se mêlent des noms médiatiques, retenus par l’usage. Chaque apparition de variant commence dans le flottement et finit dans la confusion et la discrimination.

Le coronavirus a été officiellement baptisé SARS-CoV-2 par le Comité international de taxonomie des virus en février 2020. Mais cet organisme ne se prononce que sur les nouvelles espèces et non sur les souches.

Pour compliquer le tout, les variants sont généralement baptisés selon leur degré de parenté génétique, réunis dans des groupes appelés clades. Les frontières de chaque clade sont floues et dépendent en général des méthodes informatiques employées. Cela entraîne la concomitance de plusieurs noms scientifiques.

Ainsi le variant apparu au Royaume-Uni a d’abord été baptisé «VUI-202012/01» pour «Variant Under Investigation in December 2020». Sont apparus ensuite «Variant of Concern 202012/01», «variant de lignée B.1.1.7» ou encore «20B/501Y.V1».

(Sur-)nommés par les médias et… le grand public

Le grand public et les médias ne s’y retrouvent pas dans ces termes techniques et c’est bien compréhensible : ainsi sont nés variant anglais, sud-africain et plus récemment les variants delta et delta plus. Il y en aura d’autres…

Fin 2020 et début janvier 2021, trois variants problématiques sont identifiés : le variant alpha en Angleterre, le variant bêta en Afrique du Sud, et le variant gamma au Brésil. En 2021, au moins sept autres variants ont été recensés par l’OMS comme d’intérêt.

Les variants les plus contagieux (de 50 à 75 % par rapport à la souche initiale) ont été le variant alpha durant l’hiver 2020, puis le variant delta identifié en Inde à partir du printemps 2021.

Ces appellations, pour claires et faciles à retenir qu’elles soient, sont trompeuses. Le variant dit anglais a certes été découvert au Royaume-Uni, mais son origine géographique reste inconnue. Il s’agit peut-être davantage d’un variant indien, mexicain ou suisse importé dans le pays… Idem pour les autres.

Le plus grave, c’est que de telles associations sont discriminantes. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande des noms aptes à «minimiser l’impact négatif sur le commerce, les transports, le tourisme ou le bien-être animal, et prévenir les discriminations ethniques, culturelles, sociales, nationales, régionales ou professionnelles».

C’est pourquoi d’ailleurs, très vite, dès le début, la «grippe chinoise» et la «grippe de Wuhan» étaient devenues le «Covid-19».

Samuel Alizon avait évoqué ces questions et appelé à la prudence dans les épisodes virus et évolution de BSG:

http://bit.ly/virus_evolution_BSG

Autres liens utiles:

Instagram https://www.instagram.com/baleine.sous.gravillon/

Facebook https://www.facebook.com/baleinesousgravillon

le site de BSG https://baleinesousgravillon.com/category/lsv/

Pour écouter les épisodes du podcast Baleine sous gravillon :

https://smartlink.ausha.co/des-baleines-sous-les-gravillons

Pour nous soutenir : http://bit.ly/Helloasso_BSG

One Comment

Laissez un commentaire