Massif du Bargy : Bouquetins / Reblochon : 0 – 1

61 Bouquetins ont été éliminés le vendredi 21 octobre 2022, dans le massif du Bargy (Haute-Savoie), sur ordre du préfet, sous la pression des producteurs de Reblochon du coin. Cela représente 20 % de la population du coin, et les individus tués étaient à 95 % sains. Motif : certains sont atteints de Brucellose, une maladie transmissible au bétail et à l’homme, qui ne tue pas les animaux, mais provoque des avortements.

Il reste 14 Bouquetins à tuer, selon la décision de la préfecture, à la demande des producteurs de Reblochon.

Mais un recours suspensif a été déposé par des associations de protection du Vivant (FNE, AJAS, Animal Cross, ASPAS, AVES, One Voice) le 19 octobre au tribunal administratif de Grenoble.

Espérons que le préfet, représentant d’Emmanuel Macron dans cette région n’enverra pas les tireurs abattre ces 14 bouquetins en sursis tant que le juge des référés n’aura pas rendu son verdict.

Bouquetins du Bargy : Guerre contre le sauvage

Le préfet a lancé l’abattage en prenant de court les assos. Bien que légal, c’est un hold-up. Le préfet se doutait que son arrêté, similaire à celui qui avait été suspendu par le juge en avril 2022, qui visait 170 animaux, serait retoqué à nouveau.

Si l’euthanasie d’animaux séropositifs est acceptable, l’abattage indiscriminé d’individus sains est inutile. De plus, le ciblage des femelles en âge de procréer a pour effet de désorganiser et de disperser les hordes et contribue à la contamination de davantage d’individus.

La faune sauvage ne peut pas être traitée comme les animaux d’élevages en cas d’épidémie : avec des abattages massifs au nom du principe de précaution. Le nettoyage par le vide. Imagine-toi réincarné en bouquetin mon pote. Bad karma right?

Un mot sur l’élevage en général

18 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent du bétail. L’élevage accentue l’effet de serre et la déforestation et grignote la part du vivant sauvage pour le profit.

70 à 75 % des terres agricoles émergées (4,8 milliards d’hectares) sont utilisés pour l’agriculture dans le monde. Les ¾, soient 3,4 sur les 4,8 sont des prairies.

Autre ratio à connaître avant de continuer à flinguer tout ce qui gêne le business as usual : Depuis les débuts de l’élevage (-11 000 ans), le ratio animaux sauvages/animaux domestiqués s’est inversé.

Aujourd’hui 96 % des mammifères peuplant la planète sont des animaux domestiques élevés en majorité pour être mangés, dans des conditions indignes. 4 %, vous avez bien lu, il reste dans le monde 4 % de mammifères sauvages.

Les populations d’espèces animales sauvages ont chuté de 69 % en moyenne entre 1970 et 2018, selon le Rapport Planète Vivante 2022 du WWF.

La règle est simple : “tu es bien choupi et je suis très écolo quand ça m’arrange, mais si tu empiètes sur mon territoire ou si tu es un danger pour moi, tu dois dégager (i.e. tu dois crever)”.

Nous pouvons faire changer cela. Chacun peut agir et se sentir concerné.

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