Photo de couverture de Jake Osborne
Les Kakapo, ou perroquets-hiboux, sont les plus lourds perroquets du monde. Les mâles peuvent peser jusqu’à 4 kg ! À cause de leur poids et de leurs petites ailes, ces perroquets ne volent pas. Endémiques de Nouvelle Zélande, ils ne sont plus que 210 sur des îles “refuges” en 2020.
Avant l’arrivée de l’homme, on ne trouvait que deux espèces de mammifères sur les îles de Nouvelle-Zélande : deux espèces de chiroptères insectivores et frugivores (chauves-souris), du genre Mystacina. Tout l’environnement était alors disponible pour les autres classes d’êtres vivants.
Les Kakapos, Strigops habroptilus, étaient présents sur tout le territoire néo-zélandais. Ils ont tout de suite été victimes des prédateurs importés par l’homme, tels que les rats, qui mangent leurs œufs ou les chats qui mangent leurs œufs et chassent les individus adultes (cf notre article sur les chats et les épisodes de BSG). Les Kakapos ne sont vraiment pas armés face aux chats : lorsqu’ils se sentent menacés, ils misent tout sur leur camouflage de plumes vertes et s’immobilisent instantanément… Nos amis félins n’ont plus qu’à les “cueillir”.
Pour sauver l’espèce, dans les années 90, on a transféré les 50 individus restants sur des îles refuges. Là, ils n’avaient plus de prédateurs et des programmes pour augmenter leurs chances de reproduction ont pu être mis en place.
Des œufs mais à condition d’avoir les bons fruits !
Les Kakapos sont exclusivement herbivores. Ils ont une préférence pour les fruits. Ils ne se reproduisent qu’à partir de 5 ans et ne le font que s’ils trouvent LE fruit nécessaire. Par exemple, dans les îles du Sud où ils se trouvent actuellement, ils attendent les fruits de l’arbre Rimu pour les manger en grandes quantités et ensuite se reproduire. Or, cet arbre ne produit des fruits que tous les 2 ou 4 ans… Ça ne fait pas beaucoup de nouveaux Kakapos chaque année ça !
Les mâles s’investissent… pour copuler
Les Kakapos sont des oiseaux solitaires. Ce sont aussi les seuls perroquets qui utilisent des “leks”, c’est-à-dire un espace pour parader et attirer les dames. Les mâles se positionnent à un endroit bien visible, avec peu de végétation (pour ne pas être cachés). Ainsi, les dames ne peuvent pas les rater (les prédateurs non plus…) !
Ils s’installent confortablement dans un “bol” aménagé d’où ils émettent des “boom” toutes les une ou deux secondes. Ces sons peuvent être entendus jusqu’à 5 km en montagne et 400 m en plaine. Tous les 20 ou 30 “boom”, le mâle change de son pour émettre un “ching” (son) pour permettre aux femelles séduites de le localiser. Puis, il se remet à boomer et à suivre ce rythme toute la nuit, jusqu’à 8h sans pause et durant 2 ou 3 mois.
On ne connaît pas l’idéal masculin des femelles Kakapos mais on sait qu’elles sont capables de parcourir de grandes distances pour copuler avec le prince charmant. Ce dernier n’aura eu de charmant que son rôle d’amant, car par la suite, c’est la femelle seule qui s’occupera des petits.
The digital encyclopedia of New Zealand birds
Department of conservation of New Zealand
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