Skip to main content

Le Faucon pèlerin, Falco peregrinus, l’animal qui met à mort sa proie après l’avoir assommée à une vitesse qui bat tous les records du monde vivant.

Les Faucons pèlerin et autres Faucons doivent leurs noms à la faux, falco en latin. On pourrait penser que cela fait référence à leur technique de mise à mort et à leurs serres. Mais non, le nom renvoie à la forme de leurs ailes. Elles sont longues, pointues et étroites, telle la faux renversée de l’Ankou, symbole de la mort dans la tradition celte.

Faucon pèlerin

Chez les Faucons pèlerins, ce ne sont pas les mâles qui ont “une femme dans chaque port”, mais les femelles qui ont un tiercelet (mâle chez les Falconidés) sur chaque falaise. Eh oui, le mâle est le propriétaire des lieux et la femelle, si elle le souhaite, peut le quitter pour un autre chaque nouvelle année. Dès que la femelle se met en couple avec un tiercelet, elle a pour rôle de défendre le territoire de son mâle. Pour cela, elle se sert de sa taille plus importante et donc plus intimidante.

L’animal le plus rapide du monde

Descente en piqué, Anne-France Bâche

Sachez qu’Usain Bolt, en comparaison avec le Faucon pèlerin, est réduit à l’état  d’escargot. Ce fameux rapace a l’incroyable capacité d’atteindre des vitesses dépassant les 380 km/h avec sa technique de chasse en piqué.

Le Faucon pèlerin survole son territoire, ou se pose en haut d’un perchoir naturel (falaises, arbres…). Une fois la proie repérée, l’oiseau fonce tête baissée, ailes repliées le long du corps et frappe sa victime en plein vol, généralement par le dessous, et non par le dessus, en ramenant ses serres au niveau de son bec. Pour son déjeuner, notre cher rapace calcule la trajectoire de l’oiseau ciblé, afin que la sienne rencontre celle de sa proie pour finir dans ses serres.

Les Faucons pèlerins descendent en piqué avec un angle de 40-50 degrés sous l’horizontal. Cela leur permet d’atteindre une grande vitesse entre 150 et 250 km/h en moyenne, et peut augmenter jusqu’à 380 km/h si la descente dépasse 1000 mètres.

Cet angle et la hauteur ne sont pas les seuls facteurs contribuant à un tel exploit. Sa forme aérodynamique nous fait penser à celle d’une fusée sortant de l’atmosphère. Le frottement de l’air sur son corps le caresse grâce à sa morphologie conçue pour la vitesse. Le Faucon pèlerin garde avec précaution sa tête ronde dans l’axe de son corps. Ses plumes rigides permettent, quant à elles, une grande précision de vol. 

Une attaque dans l’ angle mort

courbe du chien du Faucon pèlerin
“Courbe du chien”, Anne-France Bâche

Sa descente vertigineuse en piqué s’achevant, le Faucon pèlerin se retrouve pratiquement à l’horizontal  pour remonter légèrement dans l’angle mort de sa proie. Cette technique se nomme la “courbe de poursuite simple” ou plus communément la “courbe du chien”. Cela consiste pour l’animal, à la fin de son piqué, de relever légèrement la tête, ce qui donne l’angle du piqué, pour se retrouver dans l’angle mort de sa cible. Cette technique montre que le Faucon pèlerin attaque bien par le dessous de sa proie.

angle mort du Faucon pèlerin
L’angle mort, Anne-France Bâche

Ensuite, le prédateur rouvre ses ailes lui servant de freins pour attraper sa proie ou dans un premier temps, la buffeter, ce qui  qui consiste à l’assommer par la puissance de sa vitesse. 

Une fois buffetée, le Faucon pèlerin redescend en piqué afin de récupérer son festin. Il peut arriver que la proie meurt sous le choc de l’attaque, voire même se brise en deux dans le cas de petits oiseaux. Mais si celle-ci n’est qu’étourdie, le rapace n’hésite pas à mettre son coup de grâce.

La mise à mort par le Faucon pèlerin

dent du faucon
La dent du Faucon pèlerin, Anne-France Bâche

Le Faucon pèlerin est équipé d’une “dent” sur la mandibule supérieure qui permet la mise à mort de la proie. Une fois dans le bec, il utilise sa dent pour couper les ligaments des cervicales et percer la vertèbre. L’animal peut donner plusieurs coups accompagnés de mouvements brusques de la tête pour renforcer la pression. Cette dent est présente chez tous les falconidés.

Cette technique n’est pas innée, les jeunes doivent l’apprendre entre leur 25ème et 50ème jour après l’éclosion sinon il sera trop tard. Et oui, cette technique est importante afin que les jeunes Faucons puissent se nourrir suffisamment, car il arrive souvent que la proie ne soit qu’assommée plutôt que tuée sur le coup.

Cette façon de chasser est incroyable mais n’est pas infaillible. Le Faucon pèlerin rate sa cible 8 fois sur 10, cela ne l’empêche pas de persister. Allez !! Il ne reste plus qu’à réessayer.

_______

Pour écouter les épisodes de Nomen sur le Faucon pèlerin :

  • S01E18 : Le Faucon : Faucheur en plein vol !

_______

Bibliographie :

Laissez un commentaire