L’axolotl, Ambystoma mexicanum, est une salamandre vivant au Mexique. Il fait partie des animaux ayant la capacité de passer toute leur vie à l’état larvaire sans jamais se métamorphoser en adulte (néoténie). l’axolotl, en plus de pouvoir se reproduire à l’état larvaire (pédogenèse), présente des capacités de régénération d’organes stupéfiantes (œil, cerveau…). Il est de ce fait très étudié…
Les biologistes ont d’ailleurs longtemps pensé que les formes larvaire et adulte correspondaient à deux espèces distinctes. L’apparition de cette néoténie chez l’axolotl résulterait d’une adaptation aux conditions froides de l’environnement terrestre, défavorable aux formes adultes. La sélection aurait ainsi favorisé les individus capables de se reproduire sans passer par la phase terrestre “adulte”. Cette modification du cycle de développement proviendrait d’une atrophie de la glande thyroïde réduisant, voire stoppant, la synthèse de l’hormone de croissance (la thyroxine).
Sous certaines conditions favorables (hausse de la température, diminution du niveau d’eau, et surtout apport externe de thyroxine), l’axolotl peut se métamorphoser en forme terrestre perdant alors ses caractéristiques juvéniles et développant des poumons et des paupières comme tout autre amphibien.
Néoténie chez les insectes
Chez les insectes Coccidies (Homoptère), la néoténie concerne uniquement les femelles. Chez certains Coléoptères, les femelles ne présentent pas de mues nymphales comme chez le ver luisant (famille des Lampyridae) où la femelle demeure à l’état de « larve » toute sa vie (d’où l’appellation de « ver »), alors que le mâle doit se métamorphoser en imago (adulte) ailé pour pouvoir se reproduire.
La néoténie a été particulièrement bien étudiée chez les termites, chez qui elle est occasionnelle et peut affecter les deux sexes. Lorsqu’une colonie de termites se trouve privée de l’un des deux seuls individus sexués de la collectivité – son roi ou sa reine – ou des deux, des sexués néoténiques, appelés reproducteurs supplémentaires, peuvent apparaître. Cette transformation consiste au développement des organes sexuels chez des ouvriers qui, conservant toutefois leur apparence larvaire, deviennent des individus parfaitement fonctionnels sur le plan de la reproduction.
Mammifères: le triomphe des adolescents attardés
Il est aussi intéressant de noter que les espèces domestiquées ont une tendance à conserver des caractères juvéniles par rapport à leurs ancêtres sauvages. Par exemple, les chiens adultes remuent la queue et aboient comme le font les louveteaux, des comportements qui disparaissent chez les loups adultes. De même, les chats domestiques ronronnent toute leur vie contrairement aux chats sauvages où seuls les jeunes émettent ces sons.
Pour aller plus loin, des scientifiques, comme le paléontologue américain Stephen Jay Gould (1941-2002), ont émis l’hypothèse que l’espèce humaine pourrait résulter d’un phénomène néoténique survenu au cours de son évolution. Plusieurs arguments plus ou moins scientifiques sont proposés. Par exemple: la structure du squelette (en particulier du crâne) des jeunes chimpanzés serait similaire à celle de l’homme adulte. Aussi, le fait de prolonger la phase juvénile assurerait une certaine plasticité du cerveau favorisant les capacité d’apprentissage et de mémorisation.
Pour aller plus loin, écoutez l’interview de Patrick Baud, le créateur d’Axolot, dans BSG:
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