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On connait maintenant les conséquences de la vie en captivité sur les animaux marins. Pourtant, on continue de les enfermer. Pour quelles raisons ? Quelle perspectives d’avenir pour les parcs aquatiques et pour leurs résidents orques et dauphins ? Voici quelques éléments de réponse donnés par Christine GrandJean, fondatrice de l’association C’est Assez !

Près de 3600 cétacés (dont 3000 dauphins, soit les 8/10e) sont détenus dans les parcs aquatiques à travers le monde, dont 21 en France qui compte aussi 4 orques.

Ces chiffres proviennent d’un rapport de World Animal Protection de 2019, intitulé « Behind the smile ». L’ONG a répertorié 336 parcs marins détenant des cétacés dans 54 pays.

Au moins 5 pays cumulent 60% du total des animaux: Chine (23% – 700), Japon (16% – 500), États-Unis (13% – 400), Mexique (8% – 240) et Russie (5% – 140).

Nos voisins espagnols détiennent quant à eux la moitié des cétacés européens (4%, soit environ 100).

En Occident, l’opinion publique a commencé à s’opposer aux parcs marins, en partie grâce au succès phénoménal du documentaire « Blackfish » (2013). En Chine cependant, le nombre de ses delphinariums continue d’augmenter.

Le Japon, qui n’est pas en reste, capture et approvisionne les autres pays en dauphins. La prise de cétacés y est autorisée toute l’année le long des côtes. Une fois par an, le Dolphin Day, à Taiji, outre un massacre organisé, est aussi l’occasion de prélever certaines espèces pour les aquariums. 2000 dauphins par an sont prélevés vivant, au terme d’une capture cruelle et traumatisante.

Cuba aussi s’est fait exportateur de delphinidés ces dernières années, comme les îles Salomon.

Une capture traumatisante qui vaut son coût

Selon World Animal Protection, les dauphins captifs rapporteraient entre 1 et 5 milliards de dollars par an.  Leur prix d’achat moyen tourne entre 50 et 200 000 dollars. Les orques, eux, se monnaient jusqu’à 1 million de dollars.

Leur supplice démarre dès la capture. À Taiji par exemple, les dauphins sont d’abord rassemblés dans des baies. Pour ce faire, on plante de longues tiges métalliques dans les sols marins, puis on les frappe pour créer des murs de son qui affolent les individus. Ensuite, on les encercle, et on les piège dans des filets. Dès lors, les premières séparations interviennent. Ceux qui sont restés en dehors des filets essaient désespérément d’aider leurs congénères. Les mères tentent tout pour ne pas abandonner leurs petits. Certains meurent d’arrêt cardiaque à cause de la douleur et du stress. D’autres se noient.

Les dauphins restent dans les filets 3 ou 4 jours, le temps d’être triés. Certains seront prélevés pour être vendus vivants. En effet, une partie de ces animaux est destinée aux delphinariums, une autre à la consommation humaine, animale, ou sert d’engrais. Beaucoup sont massacrés sur place.

Ceux là meurent d’une façon lente et douloureuse, avec une tige enfoncée dans la moelle épinière (évolution moderne de la mise à mort pour éviter les effusions de sang auprès des touristes.

Pour les autres, ce temps d’enfermement s’apparente à une torture. Ils vivent beaucoup de stress, ne peuvent pas manger (et donc pas s’hydrater), et observent leurs congénères se faire manipuler et tuer.

Un quotidien destructeur à tous les niveaux

Une fois pris, les cétacés sont isolés. Coupés des membres de leur famille et de leur groupe social avec lesquels ils ont des liens très forts. Dans le cas des orques, par exemple, un mâle revient toute sa vie vers sa mère, à l’état sauvage.

Parqués, les cétacés se retrouvent enfermés dans de petits bassins artificiels. À titre d’exemple, à l’état naturel, les orques parcourent jusqu’à 100 km par jour et plongent jusqu’à 200 m. Pour les aquariums, la loi prévoit une profondeur minimale de 5m sur 20% leur surface (3,5m pour le reste) et un volume minimal de 1500 m3.

Une marque bien concrète de l’inadaptabilité des bassins à de tels animaux est le phénomène d’affaissement de leur aileron. En effet, la tristement célèbre nageoire tombante de Tilikum, de Keiko et des autres n’a rien de naturel. Constituée de collagène, celle-ci a besoin d’être régulièrement soumise à une pression rencontrée dans l’océan pour être maintenue droite. À l’état naturel, seul 1% des orques ont une nageoire tombante.

Par ailleurs, l’eau chlorée n’est pas sans conséquences sur les animaux. Ceux-ci finissent par présenter des lésions cutanées et des problèmes dentaires à force d’y baigner.

Ensuite, c’est leur nouveau mode d’alimentation qui les ronge à petit feu. Habitués à chasser dans l’océan, les captifs sont nourris avec des poissons surgelés enrichis en vitamines et antibiotiques. Cette nourriture anormalement sèche entraîne des problèmes de déshydratation qui causent entre-autres des maladies rénales.

D’autres traumatismes tels que la reproduction imposée viennent encore noircir le tableau. En effet, tout porte à croire que la masturbation forcée des orques, pourtant conscients d’eux-mêmes et sensibles, représente un traumatisme supplémentaire. Aussi, on note des phénomènes étranges tels la naissance d’hybrides, fruit d’une copulation fortuite entre orques et dauphins : les wolphins.

Des maltraitances souvent fatales

Ne supportant pas ces nouvelles conditions de vie, 30% des animaux meurent dans les 24h qui suivent leur enfermement forcé. Cela de stress ou encore par suicide en se propulsant contre les murs des enclos. 

Aussi, pour un individu dauphin captif, on compte six morts (en englobant la capture, le transport, et l’arrivée…).

Ceux qui survivent présentent de nombreux symptômes prouvant une mauvaise santé physique et psychique. Amaigrissement, maladies, mouvements stéréotypiques, et comportements antisociaux.

Pour toutes ces raisons, en moyenne, un dauphin vit moitié moins de temps en captivité qu’à l’état sauvage: 45 ans/ 20). Les orques quant à eux naturellement centenaires, voient leur espérance de vie divisée par deux en captivité.

Orques et dauphins, libération en vue ?

En France, 70 % de la population est contre la captivité des mammifères marins à des fins de divertissement. Selon le rapport de World Animal Protection, l’intérêt du public pour les delphinariums décroit dans beaucoup de pays.

une bonne nouvelle de 2021 aura sans doute été l’annonce d’une probable interdiction de la capture des cétacés par la ministre de la transition écologique et solidaire, Barbara Pompili.

Le 29 janvier 2021, une proposition de loi a été adoptée par l’Assemblée Nationale contre la maltraitance animale, incluant un arrêt sur les delphinariums. Mais pour l’instant, celle-ci n’est pas examinée au Sénat (les organismes financièrement impliqués faisant blocus).

En Europe, la capture de dauphins sauvages est désormais interdite. La détention d’orques le sera également d’ici 2022 et celle de dauphins, d’ici 2027.

Les combats à mener

Il reste actuellement 4 orques et 21 dauphins, au Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes), et à Planète sauvage, à Port-Saint-Père (Loire-Atlantique). Dans l’Oise, le parc Astérix a fermé son delphinarium le 1er février 2021, avant tout parce que son entretien coûtait trop cher en période de confinement. Sept dauphins ont été replacés au sein de parcs européens, dans de pires conditions. Une femelle malade, Femke, âgée de 39 ans, a été euthanasiée.

Le parc Astérix a d’ailleurs transféré ces derniers dauphins vers d’autres delphinariums d’Europe. Mais en plus de rester captifs, ils subissent un nouveau déplacement traumatisant, parfois doublé de nouvelles séparations. Cela pour arriver dans des  lieux de vie parfois pires que les précédents. À titre d’exemple, la réglementation en vigueur dans les delphinariums espagnols permet aux enseignes de réduire la taille et la profondeur des bassins déjà trop petits en France. De plus, il y est permis aux visiteurs de toucher et de nager avec les animaux qui perdent encore en tranquillité et en liberté.

C’est pourquoi C’est Assez ! comme d’autres associations proposent la création de sanctuaires où les dauphins pourraient être relâchés en semi-liberté. Ils seraient alors nourris et soignés dans des espaces beaucoup plus grands en attendant d’être définitivement libérés si cela est possible.

Il s’agit pour les associations de rester vigilantes. Les critères de construction et d’agencement de ces lieux de vie devront respecter les besoins de ces animaux sauvages.

C’est ce à quoi s’engage C’est Assez !, collectif créé par Christine Grandjean devenu association en 2014 et qui œuvre depuis ses débuts pour le bien-être des cétacés captifs. Pour les soutenir en devenant adhérant, bénévole, ou faire un don, ça se passe par ici !

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