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  1. Le nom d’espèce de la physalie, Physalia physalis, dérive du grec signifiant “vessie de mer”. Elle est surnommée “galère portugaise” en référence aux anciens navires.  Elle est de petite taille et utilise sa «crête» comme voile. Certains la nomme aussi la “méduse cerf-volant”.
  1. La physalie fait partie des cnidaires1, Cnidaria, un groupe d’animaux marins. Quelques rares individus vivent en eau douce. Leur corps est mou et ils sont dotés de tentacules qui leur permettent d’injecter un venin puissant pour paralyser leurs proies. Tous les cnidaires sont carnivores.
  1. Mais contrairement aux apparences, il ne s’agit pas d’une méduse. La plupart des cnidaires alternent entre une forme polype, sédentaire et accrochée au sol, et une forme méduse, libre. La physalie est un hydrozoaire2, une classe de cnidaire où les formes méduses sont rares, et plus précisément un siphonophore3. Ces derniers sont des polypes qui vivent en colonies flottant à la surface de l’eau. Ils sont tous issus d’un seul polype initial. La physalie est donc composée d’organismes coloniaux inséparables, chacun étant spécialisé dans une fonction : le déplacement, l’alimentation, la production du poison et la reproduction.
  1. Elle appartient à la catégorie d’organismes aquatiques liés à la surface, le neuston. Ce que le biologiste marin Alister Hardy avait décrit sous le nom de “The Blue Fleet4“, la flotte bleue, aux côtés de deux autres cnidaires : la Porpite, Porpita porpita et la Vélelle, Velella velella.
  1. Le corps de la physalie est formé d’un petit ballon, qu’on appelle pneumatophore. Il est rempli d’oxygène à 90 % et de monoxyde de carbone et lui permet de rester à la surface de l’eau. En cas d’attaque en surface, elle se dégonfle et s’immerge brièvement. 
  1.  Elles sont gauchères ou droitières, en fonction du côté où penche leur crête. Elles naviguent donc à bâbord ou à tribord à 40 degrés, cette dysmétrie permet une meilleure dispersion de l’espèce dans les océans. C’est aussi une stratégie de survie : en cas de dérive, la moitié de la population sera sauvée.
  1. La physalie vit en colonie de quelques dizaines à quelques milliers d’individus dans les eaux tropicales et subtropicales principalement en pleine mer. Cependant le vent peut les sortir de leur zone de villégiature et on les retrouve parfois sur les côtes européennes échouées en grand nombre.
  1. Les cnidocystes5 sont les filaments urticants. Ils sont accrochés sous le flotteur et lui permettent de pêcher à traîne. Ils mesurent entre 10 et 50 mètres de long. Un seul tentacule est capable de tuer un petit banc de poissons ! Elle est dotée d’une jolie couleur bleue violette qui donne envie de la toucher, cependant même échouée, elle garde son pouvoir urticant deux mois après sa mort. Entrer en contact avec ses filaments provoque une douleur intense, des zébrures de la peau et des démangeaisons, son venin peut engendrer des réactions allergiques, en outre mieux vaut se contenter de la regarder…
  1. La galère portugaise vit en harmonie avec un petit poisson, le Nomeus gronovii. Ce dernier est immunisé contre son poison. Il élit domicile entre les tentacules et s’alimente des restes de nourriture, ainsi il évacue les déchets qu’elle produit en échange de sa protection.

Les principaux prédateurs de la physalie sont la tortue caouanne (S02E45), la janthine et le glaucus.


1 Futura-sciences

2 Encyclopédie Universalis

3 Encyclopédie Universalis

4 iNaturalist 

5 DORIS

Dun, 2005, Developmental Dynamics

Dun, 2009, Current Biology

Carre et Carre, 1990, Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences

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