La Dionée attrape-mouche (Dionaea muscipula) est une plante carnivore, sans doute la plus connue et la plus emblématique.
La Dionée est une plante vivace herbacée de la famille des Droseraceae, qui comprend aussi les droséras et les aldrovanda.
C’est la seule espèce du genre Dionaea. Sa répartition est aujourd’hui limitée à la Caroline du Nord et la Caroline du Sud sur environ 45 000 km², aux États-Unis.
Elle pousse sur des sols pauvres en sels minéraux dans les marais acides, les tourbières à sphaignes (pH 3,5 à 4,9).
En 1763, Arthur Dobbs, alors gouverneur de la Caroline du Nord, attira pour la première fois l’attention du public et des scientifiques européens sur la plante. La description de la plante à John Ellis. Vers 1770, Carl von Linné, botaniste suédois, étudia le végétal et le nomma « Venus flytrap » (« Vénus attrape-mouche »). S’inspirant de Vénus, déesse de l’amour et de la beauté dans la mythologie romaine.
Le mécanisme de capture de la « Vénus attrape-mouche », des mâchoires de piège de à loup qui se referment, poussa Charles Darwin à dire que la Dionée était « l’une des plantes les plus merveilleuses au monde ». La carnivorité de la dionée a été établie par Charles Darwin en 1865. Fasciné par ces plantes, il leur consacre un traité en 1875, peu après la publication de l’Origine des Espèces.
Les dionées, des plantes en quête de compléments alimentaires
Les plantes carnivores doivent avoir un apport nutritif supplémentaire par rapport aux autres plantes, car les substances essentielles à leur alimentation sont insuffisantes dans les sols.
Les insectes possèdent deux types d’éléments essentiels aux plantes carnivores:
d’abord les macroéléments, nécessaires aux plantes en grande quantité (azote, potassium, phosphore…)
Et ensuite les microéléments ou oligoéléments, nécessaires en petites quantités (fer, bore, zinc…).
Cependant, les plantes n’assimilent jamais tous les éléments. Ceux assimilés ne sont jamais digérés dans leur entièreté. Ces plantes ne retirent que les éléments riches et essentiels pour lesquels elles ont des enzymes appropriés et/ou des radicaux libres (molécules très réactives) qui permettent leur digestion.
La Dionée attrape-mouche prendra entre deux et trois semaines pour digérer une proie, mais elle peut prendre plus de temps si l’insecte est de grande taille. Elle réabsorbera le liquide digestif avant d’ouvrir à nouveau son piège et il ne restera que l’exosquelette chitineux de l’insecte, qui ne peut être digéré.
Pour en savoir plus, écoutez les deux épisodes de BSG consacrés aux plantes carnivores (invité: Enzo Defer, fondateur des Dentes de la Terre):
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