Les conifères sont apparus sur Terre il y a 300 millions d’années, bien avant les feuillus. Ce sont des plantes très résistantes, pouvant notamment très bien supporter la sécheresse ou le froid. Cette résistance est due à la résine, qui contient très peu d’eau, et évite à l’arbre de geler ou de transpirer.
Les conifères sont des Gymnospermes (du grec “graine nue”), par opposition aux Angiospermes (“graine enveloppée” ou plantes à fleurs), où la graine est dans un ovaire qui deviendra un fruit.
Ils prospèrent dans des milieux difficiles, là où les autres arbres ont du mal à pousser: en montagne, par exemple (sapins, épicéas, mélèzes…), ou dans les milieux froids, comme la taïga. Dans les régions méditerranéennes, le pin d’Alep est très fréquent, car il résiste bien à la sécheresse. On connaît également d’étranges forêts poussant sur l’eau, en Louisiane, appelés bayous, qui sont elles aussi composées de conifères.
Une épisode de Nomen est dédié au pin et aux autres conifères. Cet épisode détaille les nombreux records de ces arbres: hauteur, longévité, résistance au froid…
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De la pomme de pin à la carotte de pin en passant par le strobile
La « pomme de pin » est l’exemple typique du cône, l’organe reproducteur des conifères. cette forme s’appelle un strobile : un axe avec des écailles insérées en spirale, qui abritent à leur base les organes sexués.
Le nom dérive du latin conus, lui-même issu du grec κῶνος (kônos), et désignait la pomme de cyprès, et qui a donné le cône et conique en géométrie!
Les noms du cône varient: en français on parle de “pomme de pin”, mais les Suisses romans, dise “pive”. Au Québec il est question de “cocotte” et en Belgique de “carotte de pin”!!
Il est formé d’écailles dures. Le cône le plus connu est la pomme de pin, mais les sapins, les épicéas, les mélèzes… ont aussi des cônes, plus ou moins oblongs. La pomme de pin met en tout quatre ans à mûrir.
Quand les cônes sont mûrs, les écailles se soulèvent, ce qui donne au fruit un aspect hérissé. Les écailles libèrent des graines munies d’une petite aile, ce qui leur permet d’être transportées par le vent : ce sont par exemple les pignons de pin qui entrent dans la recette du fameux pesto italien!
Il existe des cônes charnus que l’on confond parfois avec des baies : les «baies» du genévrier, par exemple, sont en réalité des cônes : ces arbustes font en effet partie des conifères. C’est le cas également de l’if, dont les « baies » sont appelées arilles. Elles ont l’apparence de petites baies rouges, creuses, mais ce sont en réalité des cônes. L’if est très toxique (c’est l’arbre le plus toxique connu), y compris sa graine !
De sempervirent à evergreen: toujours vert!
La plupart des conifères ont des feuilles appelées aiguilles, qui ne aiguilles ne tombent généralement pas l’hiver, comme les autres arbres à feuilles caduques : les conifères sont en effet pour la plupart des arbres à feuilles persistantes (on dit aussi sempervirentes, du latin toujours vert, “evergreen” en anglais, terme passé dans le langage courant à propos d’un contrat qui ne caduque jamais par exemple). Il existe toutefois des exceptions : le mélèze est un des seuls conifères qui perdent ses aiguilles l’hiver.
Les feuilles de certains conifères ne ressemblent pas tellement à des aiguilles : celles de l’if, par exemple, ne piquent pas. Celles du cyprès ressemblent un peu à du corail…
La sève et la résine sont deux substances distinctes. La sève circule et sert à transporter les minéraux et les sucres dans l’ensemble des tissus de l’arbre : la sève brute monte suite à l’aspiration causée par l’évaporation de l’eau dans les feuilles, alors que la sève élaborée descend par gravité.
La résine ne bouge pas et ne s’écoule qu’en cas de blessure, pour polymériser au contact de l’air et “boucher” la plaie. C’est pour cela que l’on appelle aussi ces arbres des résineux.
La résine est responsable de l’odeur particulière des arbres, y compris des aiguilles. On utilise certaines de ces résines en parfumerie, en pharmacie, voire en cuisine.
Pour aller plus loin, l’épisode de Baleine sous Gravillon dédié aux arbres en général et au Garoé en particulier:
Et celui sur le rôle de l’écorce:
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