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Photo: DR

Les plantes carnivores comptent plus de 700 espèces sur tous les continents. La plupart d’entre elles vivent dans des milieux marécageux, tourbeux, donc humides, avec un sol pauvre et acide. D’autres sont des plantes épiphytes, qui poussent accrochées sur un arbre.

Ces plantes sont issues d’une adaptation à des milieux naturels très pauvres : zones humides acides à très faibles teneurs en sels minéraux (comme les tourbières) ou encore les régions désertiques avec une brève saison des pluies. La capture d’insectes leur offre un apport de nutriments en plus, nécessaires à leur survie, dans beaucoup de cas.

La plupart se trouvent dans les régions tropicales. Les 4 familles de plantes carnivores les plus connues sont les dionées, les népenthès, les sarracenias et les droséras. Les 3 premières ne sont pas présentes à l’état naturel en France, contrairement aux droséras, pinguiculas et utriculaires, qui sont protégées sur tout le territoire français.

Les dionées

Photographie de dionée, une plante carnivore.

Avec leur impressionnant piège à mâchoires, les dionées ou « attrape-mouches » (Dionaea Muscipula) sont les plantes carnivores les plus célèbres.

Originaires des marais de Caroline du Nord et de Caroline du Sud, aux États-Unis, elles poussent dans des sols pauvres en minéraux, comme les marais acides et les tourbières à sphaignes (sorte de mousses).

Ses feuilles sont composées d’un limbe en forme de piège, une sorte de mâchoire, divisée en deux lobes reliés par une nervure centrale épaisse. Ces lobes sont ornés de dents, elles-mêmes légèrement courbées vers l’intérieur.

Des glandes sécrétent un liquide sucré (mucillages) qui attire les proies. Ces glandes sont situées aux bordures des lobes. On trouve également au centre de ces deux lobes, plusieurs glandes digestives. Le piège se referme grâce à des poils sensitifs qui se plient dès qu’il y a deux contacts à des intervalles rapprochés. La pluie ou le vent ne déclenchent pas ces pièges qui détectent le vivant.

Elles sont relativement faciles à cultiver. Comme Enzo le rappelle dans l’épisode de BSG, évitez de faire fonctionner les pièges inutilement, car la plante se fatigue et le piège ne s’ouvre que 24 heures plus tard. Ne la nourrissez pas, elle sait attirer les mouches elle-même, et ne se nourrit que d’insectes vivants. Ne l’arrosez qu’avec de l’eau de pluie. l’eau du robinet trop riche en minéraux la ferait mourir.

les Sarracenias

Photographie de sarracenias, une plante carnivore.

Originaires du Sud-Est des Etats-Unis et du Canada, cette espèce appartient à la famille des Sarracéniacées. Le nom de la plante fait référence à Michel Sarrazin, chirurgien, médecin et naturaliste en Nouvelle-France, la province des premiers colons ffrançais du Canada.

Les sarracenias sont caractérisées par des pièges passifs en forme de trompettes avec un couvercle appelé capuchon, qui sert notamment de parapluie, afin que la pluie ne dilue pas le précieux liquide digestif.

Les insectes attirés par le nectar descendent dans le piège (aussi appelé urne ou ascidie) et ne peuvent plus remonter car les parois des urnes sont tapissées de poils orientés vers le bas. Ils finiront noyés et digérés.

Les espèces les plus connues: Sarracenia purpurea, Sarracenia flava, Sarracenia psittacina, Sarracenia leucophylla, Sarracenia catesbaei et Sarracenia flava

Leur culture est la même que celle des dionées, les sarracenias supportant même des gelées: ces plantes sont dites rustiques. Les sarracenias produisent des fleurs à partir de leur troisième ou quatrième année. Le jardin botanique du Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes a découvert en 2015 que des spécimens présents avaient capturé des frelons asiatiques. Des chercheurs étudient la molécule odorante qui attire ces frelons ravageurs d’abeilles, afin d’élaborer un piège.

Les Népenthès

Photographie de népenthès, une plante carnivore.

Plantes épiphytes vivant accrochées aux branches des arbres dans les forêts tropicales humides, les népenthès sont également très connues du grand public, avec leurs urnes pendantes qui piègent les insectes.

Nepenthes dérive de l’adjectif grec ancien νηπενθής {formé à partir du préfixe négatif νη- [nê], non et du nom πένθος, [pénthos] tristesse, chagrin} désigne chez Homère la boisson que Pâris donna à boire à Hélène après son enlèvement pour lui faire oublier son pays natal. Les femmes de la ville égyptienne de Thèbes passaient pour détenir le secret de sa composition.

Spectaculaires, ces espèces comptent parmi les plus grandes plantes carnivores du monde avec des urnes géantes pouvant atteindre 50 cm dans leur milieu naturel.

Contrairement à d’autres espèces qui peuvent être cultivées à l’extérieur ou être sorties à la belle saison, les népenthès sont des plantes carnivores d’intérieur sous nos climats, à conserver tout au long de l’année dans la maison, suspendues en hauteur. Enzo conserve les siennes dans dans vivariums.

Les Droséras

Photographie de drosera, une plante carnivore.

Les droséras aiment les sols humides, pauvres et acides. Le limbe des feuilles, arrondi ou allongé, est selon l’espèce, plus ou moins appliqué contre le sol. Ses feuilles présentent des poils glanduleux sécrétant des substances qui attirent et engluent les proies.

Les fleurs peuvent être de différentes couleurs : mauves, blanches, oranges. Elles possèdent un fruit au centre, contenant des graines.

Leur piège est dit semi-actif car il est mobile mais son mouvement est très lent. Son piège peut être comparé aux papiers « tue-mouche », les proies se retrouvent collées et ne peuvent plus s’échapper.

Elles sont alors digérées par la plante grâce aux sécrétions. Cela peut prendre plusieurs heures avant que la feuille ne soit totalement repliée. Elle s’enroule autour du moucheron.

Les Pinguiculas (Grassette)

Photographie de pinguiculas, une plante carnivore.

La grassette produit de belles fleurs semblables à des violettes. Derrière un aspect plus inoffensif que ses cousines, elle cache un piège simple et efficace, également en mode “papier tue-mouche”

Les grassettes sont des plantes carnivores font partie de la famille des Lentibulariacées et du genre Pinguicula qui compte environ 75 espèces de plantes herbacées carnivores réparties sur une bonne partie du globe excepté en Australie et en Océanie.

Ces plantes se plaisent à flanc de roches ou de falaises humides mais aussi dans les tourbières (comme les sarracenia et les dionées), les prairies humides ou en bordure de cours d’eau.

Le pinguicula se présente sous la forme d’une rosette de feuilles vert pomme tirant parfois sur le jaune. Les feuilles grasses, couvertes de secrétions collantes sont très attractives pour les petits insectes: une fois piégés, leurs substances nutritives seront digérées par la plante qui compense ainsi la pauvreté en nutriments du milieu dans lequel elle pousse naturellement.

Les Utricularia (utriculaires)

illustration représentant les utricularia, des plantes carnivores.

Les utriculaires (Utricularia) peuvent être aquatiques, semi-aquatiques, terrestres ou épiphytes. Elles se distinguent par des pièges en forme de sacs aspirants, les utricules, qui sont immergés, enterrés ou de très petite taille.

Elles produisent deux types de feuilles : d’une part des feuilles à rôle photosynthétique, et d’autre part des feuilles souterraines ou subaquatiques, démunies de pigments et en forme d’outre, dont la taille est de l’ordre du millimètre;

Ses feuilles piégeuses permettent la capture des proies par aspiration (zooplancton comme les rotifères, puces d’eau et copépodes qui viennent brouter des micro-algues sur la plante.

En 2011, une équipe du Laboratoire interdisciplinaire de physique (LIPhy) décrypte à l’aide d’une caméra haute cadence le processus mécanique permettant à l’utriculaire, de prendre au piège en un millième de seconde les petits animaux qui s’en approchent.

Pour en savoir plus, écoutez les deux épisodes de BSG consacrés aux plantes carnivores (invité: Enzo Defer, fondateur des Dentes de la Terre):

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https://bit.ly/plantes_carnivs1_BSG

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