Image de mise en avant de Emmalemma
Contrairement à son cousin le Chameau, le Dromadaire n’a qu’une seule bosse. Il est adapté aux territoires désertiques et arides, nous le retrouvons donc domestiqué en Afrique du Nord et en Asie Mineure. Une exception, on ne trouve des Dromadaires à l’état sauvage que sur un seul continent : l’Océanie ! Qui l’aurait cru !!!!
Aujourd’hui présent dans les déserts chauds, le Dromadaire (Camelus dromedarius) possède des origines communes aux Chameaux qui remontent à environ 56 millions d’années en Amérique du Nord. À la faveur des périodes glaciaires, les Camélidés ont pu traverser le “pont continental de Béring”, reliant l’Alaska au Japon et à la Sibérie. Par la suite, ils ont continué leur traversée de l’Asie jusqu’à atteindre l’Afrique.
Alticamelus, Titanotylopus, Megacamelus ou encore Gygantocamelus, le nom de ces espèces éteintes en disent beaucoup sur leur taille. Effectivement, certaines dépassaient les 3,50 m et pesaient dans les 2,5 tonnes. Des ossements ont été découverts sur des sites archéologiques démontrant qu’ils étaient chassés par les humains. Ce n’est plus le cas aujourd’hui car le Dromadaire a été domestiqué par l’Homme. Il n’en existe plus vraiment à l’état sauvage.
Des Dromadaires dans le désert
Adapté aux températures extrêmement chaudes, le Dromadaire a principalement été domestiqué pour le transport. Par sa forte corpulence de 3 m en moyenne pour un poids variant de 400 kg à 1 000 kg, il est capable de porter 400 kg à une vitesse de 4 km/h sur une distance d’une cinquantaine de kilomètres. Libre de toute charge, il peut faire des pointes à 65 km/h. Lorsqu’ils sont plusieurs, les uns derrière les autres et chargés, nous parlons de “caravane”. Ce mot vient du persan “Karwan” et signifie “convoi de marchands”. Les oasis étant séparées de plusieurs kilomètres les unes des autres, le Dromadaire, en roulant sa bosse, devient, sur ces terres arides, le meilleur transport par bête, grâce à sa capacité de tenir plusieurs jours sans eau. Mais au Maroc, il est davantage un attrait touristique qu’une nécessité de transport.
D’autres individus sont adaptés à plusieurs milieux de vie. Le Dromadaire du Dhofar vit, comme son nom l’indique, dans les montagnes du Dhofar, en Oman au sud de l’Arabie Saoudite, où il descend également sur la côte. Son lait est très productif par rapport à celui d’autres espèces.
Le Dromadaire bosse aussi en Australie
L’adaptation du Dromadaire dans le désert a eu son utilité pour l’Australie. Lors des explorations dans les années 1850, le Dromadaire a été importé afin de se déplacer sur les terres brûlées du cœur du continent australien. Les explorateurs ayant achevé leurs missions, les Dromadaires sont devenus inutiles mais n’ont pas disparu pour autant. Aujourd’hui, c’est le seul endroit au monde où l’on peut trouver des Dromadaires à l’état sauvage, bien loin de leur continent d’origine.
N’ayant pas de prédateurs naturels sur ce territoire, le Dromadaire prospère. Certains organismes, telle que la société “Northwest Carbon”, proposent d’exterminer cette espèce envahissante. En cause ??? Leurs émissions de méthane. Le département australien envisage la proposition de la société. Une autre, en revanche, défend le bien-être des Dromadaires, ISOCARD (International Society of Camelid Research Development) qualifie l’idée de “stupide”. Dans leur explication, elle démontre que la quantité de gaz à effet de serre rejetée par les Dromadaires est négligeable face aux 560 millions de tonnes de CO2 que les industries australiennes rejettent par année. Effectivement, les Dromadaires rejettent 45 kg de méthane par tête pour 500 000 individus sur le continent. Leur participation aux gaz à effet de serre reste minime par rapport aux industries. Elle se fait soit en 4×4 ou en hélicoptère. Abattre des producteurs de CO2 en produisant du CO2 manque de cohérence.
Une espèce envahissante
En réalité, l’enjeu est tout autre. Le plus gros problème sur la présence du Dromadaire en Australie, est qu’elle est considérée comme “espèce envahissante”. Un plan d’action national a été mis en place afin de trouver des solutions au problème. En 2009, l’Australie subit une forte sécheresse. Ces bêtes à bosse peuvent boire 100 L d’eau en 10 minutes. Afin d’éviter le manque d’eau, 6 000 individus ont été abattus dans le sud-ouest d’Alice Springs. Leur alimentation est également un souci national. Vivant principalement sur les terres aborigènes protégées, leur présence nuit aux espèces endémiques, qu’elles soient végétales ou animales. Dans le plan d’action, l’Etat australien verse 7,15 millions de dollars de compensation aux agriculteurs et propriétaires des terres. Certains souhaitent affirmer l’utilité de ces mammifères sur leurs terres, comme lutter contre des mauvaises herbes ligneuses, d’autres vendent les Dromadaires sauvages, ou les abattent pour la consommation de viande.
D’un moyen de transport à une espèce envahissante, le Dromadaire reste une bête à bosse rustique avec des capacités propres à elle. L’impact qu’il a occasionné à l’Australie nous rappelle l’importance écologique de l’introduction d’espèces sur un nouveau territoire. Une espèce envahissante est souvent due à son introduction par l’homme, malheureusement elle s’adapte souvent très bien à son nouvel environnement, prenant la place d’espèces endémiques.
_______
Pour écouter l’épisode de Nomen sur le Dromadaire :
- S04E13 : Chameaux et Dromadaires … prodigieux vaisseaux du désert
_______
Bibliographie :
- Dromadaire : Fiche descriptive complète avec photos – Instinct animal
- Australie : la « chasse aux dromadaires », Kamil Fadel
- Les dromadaires sauvages d’Australie s’exportent
- Quand va s’arrêter le massacre des dromadaires australiens ?
- Le Dromadaire, l’animal emblématique du désert
- national Feral Camel Action Plan – PDF