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La technique de chasse du Requin-renard est singulière: il tourne d’abord autour des bancs de poissons afin de les rassembler. Puis il fonce dedans et fait claquer sa très longue caudale comme un fouet pour étourdir des poissons.   

On retrouve la trace du Requin-renard dans les écrits d’Aristote, où il est appelé Alopex “renard”, (Histoire des animaux). Il faudra attendre 1788 pour que le naturaliste français Pierre-Joseph Bonnaterre en fasse la première description. Il avait baptisé le Requin-renard Squalus vulpinus (protonyme de son nom actuel Alopias vulpinus) dans son Tableau encyclopédique et méthodique des trois règnes de la nature.

On peut s’amuser de voir qu’Alopias est dérivé du grec Alopex (αλωπηξ) désignant le renard (comme chez Aristote) et que vulpinus signifie également “renard”, mais en latin! Ce requin, au final baptisé par s’appelle donc doublement “renard”.

Des petites dents pour des petites proies

Photo Klaus Stiefel

Le Requin-renard, migrateur et solitaire, est un poisson pélagique, c’est-à-dire qu’il vit en haute-mer. Il vit la plupart du temps près de la surface mais il peut descendre jusqu’à 500m de profondeur sans encombre et sans faire de palier de décompression à la remontée.

Ce requin dispose d’une mâchoire adaptée à ses proies préférées : des bancs de petits poissons, tels que les harengs, les maquereaux et les anchois, des céphalopodes (calmars) et d’autres invertébrés. Comparé à d’autres requins, le Requin-renard dispose de petites dents adaptées à son régime alimentaire.

Mais la véritable originalité de cet animal réside dans sa méthode de chasse. Il rassemble des bancs de petits poissons en “fish balls”. Cette queue, qui dépasse parfois la longueur de son corps, peut atteindre la vitesse de 80 km/h au moment du claquement de fouet. Cela lui vaudra le nom anglais de Thresher désignant alors le fléau, outil utilisé pour battre les céréales et séparer le bon grain de l’ivraie.

Nage ou meurt, c’est le lot de beaucoup de requins dont le Requin-renard. C’est son déplacement qui permet à l’eau de traverser ses branchies et d’en extraire l’oxygène. S’il s’arrête de nager, plus d’oxygène, il meurt.

Les gros spécimens se font rares

Photo Klaus Stiefel

Les Requins-renards constituent à la fois la famille des Alopiidés et le genre Alopias.

Parmi les 6 espèces connues, 3 sont éteintes et ne sont retrouvées qu’à l’état fossile et 3 sont encore présentes dans les océans (le Requin-renard commun Alopias vulpinus, le Requin-renard pélagique Alopias pelagicus et le Requin-renard à gros yeux Alopias superciliosus). 

En effet, en raison de la surpêche et de leur faible taux de reproduction, les gros spécimens deviennent de plus en plus rares. Les Requins-renards sont en effet considérés comme vulnérables par l’UICN.


Pierre Avenas et Marc Mortelmans vous en disent plus sur le Requin-renard, le Requin pèlerin et le Requin-baleine dans l’épisode S01E07 “Rusé comme un renard, le fléau des océans”.


IUCN, 2019, Red List

National Geographic Wild France, 2016