Et si on parlait, sans se braquer, du bilan carbone et écologique des animaux de compagnie ?

Les animaux de compagnie consomment des ressources et polluent, comme leurs maîtres. La France est championne d’Europe de la possession de compagnons à quatre pattes : 42% des foyers possèdent un ou plusieurs toutous ou minous. Voici les infos à connaître avant de griffer et de montrer les crocs …

Selon la Fédération des fabricants d’aliments, il y a en France environ 15 millions de chats et 8 millions de chiens… Cette estimation ne tient pas compte des animaux féraux, c’est à dire retournés à l’état sauvage ou semi-sauvage. Il faut ajouter les 3,5 millions de petits mammifères, 6 millions d’oiseaux et une palanquée de poissons.

Mais ne soyons ni sans-cœur ni ingrats, les chats et les chiens ont un énorme rôle affectif et anxiolytique, de longue date. Ils apaisent, comblent les solitudes, font office de béquilles affectives et de bouillotte l’hiver, accompagnent leurs maîtres joggeurs ou vététistes, gardent la chaumière, font baisser le rythme cardiaque et consommation d’anxiolytiques. C’est bien clair. Dac dac.

Je mets de côté l’impact écologique surtout des chats et un peu des chiens sur la petite faune du quotidien, qui est, que ça plaise ou non, énorme.

L’équivalent d’un SUV… mais si madame !

Mais un chien consomme en moyenne 164 kg de viande (et 95 kg de céréales) par an. Certes la majorité de la nourriture pour animaux vient de sous-produits de l’industrie alimentaire humaine.

Rien qu’en France, 1,2 million de tonnes de produits d’alimentation animale sont vendues chaque année, et des centaines de milliers de tonnes de déchets générées.

Une étude publiée dans la revue scientifique PLOS One, en 2017, a établi que tous les ans, rien qu’aux États-Unis, l’alimentation des chiens et des chats – estimés à 163 millions dans le pays – produit jusqu’à 64 millions de tonnes de dioxyde de carbone. Ce qui représente l’équivalent de CO2 émis par 13,6 millions de voitures pendant un an.

Si on prend tout en compte, un toutou ou un minou a un bilan carbone à celui d’un SUV.

Selon une étude parue en 2019, un chien moyen (10 à 20 kg) émet sur toute sa vie de 2 à 20 tonnes de CO2 selon qu’il est européen ou chinois, gentil teckel à sa mémé ou gros dogue allemand à son pépère… (contre autour de 12 tonnes par an pour un Français moyen et 4 pour un Terrien moyen).

Que puis-je faire ?

*There is a will, there is way = Quand on veut, on peut:)*

On peut suggérer avec une infinie bienveillance aux propriétaires d’animaux des pistes pour réduire leur bilan carbone. Gentil le chachat.

Cela commence dès l’acquisition de l’animal. Il existe de nombreux refuges et des associations qui proposent des animaux à des prix très raisonnables (généralement le prix du premier vaccin et de sa stérilisation).

Pour le quotidien de Médor ou Mistigri, que ce soient les jouets ou les accessoires tels que les gamelles, les bacs à litière, les sacs de transport… pourquoi ne pas tenter de les acheter d’occasion ? Un bon nettoyage et ça repart.

Le gros poste de dépense reste l’alimentation. Plusieurs options existent. On peut essayer d’éviter les petites boîtes suremballées (Genre Sheba, dont la pub m’avait fait tomber de mon tabouret à l’époque…). Les croquettes vpeuvent s’acheter en grand sacs de 25 kg pour éviter le suremballage. Il est aussi possible d’acheter en vrac. Et si ça n’existe pas, proposez le !

Si on veut aller encore plus loin (et si on a du temps, et surtout la volonté de le prendre;), on peut cuisiner soi-même le repas de son animal. Légumes, céréales, viande ou poisson… Attention, le tout doit être adapté aux besoins nutritionnels de nos compagnons à quatre pattes, donc un peu vérifié et réfléchi bien sûr.

Certains régimes séduisent de plus en plus les propriétaires d’animaux. Comme le Barf (pour Biologically appropriate raw food), composé majoritairement de viande crue, d’os et d’abats frais. Il vont se bârfer les choupis …

Le nez dans la litière …

Reste le problème des litières. Il faut environ 30 kg de litière par an pour un chat. Donc chaque année, ce sont plus de 400.000 tonnes de litière qui sont jetées… bah dans les poubelles le plus souvent. Pas top.

La litière minérale est produite à partir de ressources non-renouvelables (comme l’argile extraite des carrières) et traitée chimiquement. Elle produit des poussières dangereuses pour l’environnement et la santé lors de sa fabrication. Certaines de ces litières sont blanchies, parfumées et traitées aux fongicides ou aux pesticides. Not very green, my dear:/

La litière végétale est une alternative moins polluante. Elle est constituée de copeaux ou de granulés de bois, de sable, de résidus de céréales… Elle est un peu plus chère, mais a une durée de vie plus longue. Elle est en outre biodégradable. Vous pouvez jeter, non pas le bac entier, mais seulement les crottes, dans les toilettes ou beaucoup mieux dans le compost. Pour les campagnards c’est certes plus facile.

Le plus simple c’est encore d’éviter d’avoir des animaux, ou de pas sentir obligé d’avoir 17 chats et 5 chiens en tonitruant son amour du Vivant. Dissonnance cognitive, Yves !

Ou alors pensez coloc utile: poule, lapin, mouton, chèvre, veau, vache, cochon… Bref des recycleurs un tantinet herbivores quoi … Et puis y a les araignées, les lézards et les chauve-souris, pour ceux qui ont moins besoin de caresser ou de “posséder”. Ceux qui envisagent la vie et le monde comme un partage, une coloc.

Pour écouter les épisodes dédiés à l’impact des chats sur la petite faune du quotidien :

http://bit.ly/impact_chats_4_BSG

http://bit.ly/impac_chats_3_BSG

http://bit.ly/impact_chats_2_BSG

http://bit.ly/impact_chats_BSG

Pour écouter les épisodes sur les centres de soin Faune sauvage :

https://bit.ly/manon-tissidre1_CBT

https://bit.ly/manon-tissidre2_CBT

https://bit.ly/manon-tissidre3_CBT

https://bit.ly/manon-tissidre4_CBT

https://bit.ly/manon-tissidre5_CBT

https://bit.ly/manon-tissidre6_CBT