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Vert, noir, cendré, épeiche, épeichette, mar, tridactyle ou à dos blanc, qui suis-je ? Le Pic bien sûr ! Le Pic vert est peut-être le plus connu de nos 9 espèces de Pics en France, mais ce n’est pas celui que l’on peut observer le plus souvent. Il y en a un plus célèbre même s’il est d’origine américaine, Woody woodpecker, ce Pic aux allures humaines qui a marqué nos esprits d’enfants avec son rire légendaire. Prêts à tester vos connaissances ?

Torcol fourmilier
Le Torcol foumillier. Auteur : ©Ximo Galarza sur Flickr.

En France, nous avons la chance de pouvoir observer 9 des 10 pics d’Europe. Le petit dernier à rentrer dans la famille est le Torcol fourmilier (Jynx torquilla), le seul qui ne pique pas le bois avec son bec. Il doit son nom à sa manie de tordre son cou lors de la parade nuptiale ou lorsqu’il est dans les mains d’un ornithologue, et à son régime alimentaire principalement constitué de fourmis. Son nom en latin signifie littéralement roue magique qui se tortille, car cet oiseau était pour nos ancêtres ensorcelé pour agir de cette manière ! Migrateur, il passe l’hiver en Afrique tropicale ou sur des îles méditerranéennes. Pour l’apercevoir, il faut sortir vos jumelles l’été et se diriger vers la Bretagne, dans le sud ou l’ouest de la France hexagonale. Vous ne l’entendrez pas tambouriner car il ne pique pas dans le bois, ne faisant qu’occuper des cavités déjà créées par d’autres espèces de sa famille.

Les Pics bois de France

Pics épeiches le plus commun en France
Le Pic épeiche. ©Biodiversity Heritage sur Flickr.

Le Pic épeiche (Dendrocopos major) est le plus commun, celui que vous avez sûrement déjà vu à la mangeoire ou en forêt. Son plumage pie à motifs blancs et noirs est reconnaissable, et les mâles en période de reproduction portent une tache rouge sur la nuque et en dessous de leur queue. Cette espèce a même sa propre carte dans le jeu sur la biodiversité TerrAnimalia d’Elouan Plessix, Guillaume Lassalle et Anne Dhoquois. Le Pic épeichette (Dryobates minor) ressemble au Pic épeiche mais en beaucoup plus petit puisqu’il fait la taille d’un Moineau. Il est également répandu dans toute la France hexagonale.

Le Pic noir (Dryocopus martius) est le plus gros des Pics européens, que l’on peut comparer à la taille d’un Corbeau. C’est lui qui creuse les plus grands trous. Il est tout noir avec une calotte rouge pour le mâle et la femelle, bien qu’elle soit plus petite chez cette dernière. 

Le Pic vert (Picus viridis) est le plus coloré, ce qui lui a valu d’être aussi le plus connu, même s’il est moins commun que le Pic épeiche. Déjà présent dans la mythologie romaine, il soulève donc une certaine admiration depuis des millénaires. On le voit hors de la forêt, au sol dans les jardins, les haies ou les terres agricoles. On différencie le mâle Pic vert avec sa moustache rouge et la femelle avec sa moustache noire. 

Le Pic cendré (Picus canus) est également teinté de vert mélangé au gris. Il préfère les hautes montagnes de 1000 m et plus. 

Les raretés qui se font discrets

Les pics mars, rares en France
Le Pic mar. Auteur : ©Frank Vassen, CC BY 2.0

Le Pic mar (Dendrocoptes medius) est le plus discret, puisque c’est le plus capricieux pour son habitat. L’espèce est limitée aux forêts de feuillus matures. Il préfère les chênaies (Quercus), dont il dépend dans une grande partie de son aire de répartition, et les charmes dans les forêts primitives. Il peut être confondu avec le Pic épeiche par son chant et son plumage semblable. 

Le Pic tridactyle (Picoides tridactylus) possède seulement trois doigts aux pattes ! Il vît dans les forêts de conifères en montagne. Il est donc plutôt observé dans les Alpes, proches de la frontière suisse. On peut rarement le confondre puisque sa calotte est jaune en période nuptiale. 

Le neuvième est le Pic à dos blanc (Dendrocopos leucotos). Il est rarement vu en France, et pour cause, il est actuellement classé vulnérable à l’échelle nationale et en danger dans la région Midi-Pyrénées. Il est encore présent dans les Pyrénées occidentales et centrales franco-espagnoles à l’intérieur de grandes forêts anciennes de feuillus près de l’eau. L’espèce, surnommée Pic de Lilford, a fait l’objet d’une monographie en 2022 parue dans la revue internationale d’ornithologie. Pourquoi ? Une confusion au niveau taxonomique existe entre les deux actuelles sous-espèces. L’équipe d’ornithologues des Pyrénées a essayé de comprendre si ces deux sous-espèces devaient être reconsidérées pour être séparées. L’enjeu pour la protection du Pic à dos blanc est de taille, puisque sa principale menace est la gestion forestière intense, qui entraîne une réduction du bois mort ou bien l’introduction de conifères. 

Où est donc le rigolo célèbre ?

Woody Woodpecker

Le célèbre et l’unique Woody Woodpecker est le personnage principal d’une série d’animation diffusée pour la première fois en 1941. En tout, il y a eu 192 épisodes produits par Universal studio. Ce dessin animé met en scène un Pic avec une manière rigolote de parler et un rire qui ferait penser aux cris de certains Pics. Woody vient de Woodrow qui signifie “être à l’orée du bois”. Ce nom géographique (row), associé à la traduction de bois en anglais (wood) donne une répétition qui sonnait bien. Ce personnage n’a pas toujours été pensé sympathique, mais présenté au départ plutôt espiègle et mesquin. Woody Woodpecker a évolué au moins dix fois, tant au niveau des graphismes que dans son attitude, lui attribuant tous les traits de caractères humains possibles. 

Pic à bec d'ivoire
Le Pic à bec ivoire. ©Biodiversity heritage sur Flickr.

L’espèce qui a inspiré le personnage est sûrement le Pic à bec ivoire (Campephilus principalis). Bien qu’il n’ait pas un plumage bleu, il possède une belle houpette rouge vif, qui bouge beaucoup dans le dessin animé. C’est le second plus grand Pic au monde après le Pic impérial qui a malheureusement disparu du Mexique depuis la fin des années 2000.
De plus, la situation n’est pas bonne pour ces grands Pics : le Pic à bec ivoire est en voie d’extinction à ce jour, voire d’ores et déjà éteint… quelques individus resteraient au sud-est des États-Unis. L‘exploitation forestière intensive ainsi que la chasse sont les principales causes de sa quasi disparition. Les ornithologues le cherchent chaque année, en espérant revoir l’oiseau devenu si rare.

Il est désormais temps de tester vos connaissances avec nos quizzs préparés pour l’occasion ! À vous de jouer…

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Sources :

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