Avec une masse allant de 13 à 26 kg, le Castor d’Europe est le plus gros rongeur de son continent. Son corps trapu se termine par une queue plate qui fait office de contrepoids mais aussi de moteur et de gouvernail lorsqu’il nage. Aquatique, il a besoin d’eau toute l’année et vit dans les fleuves et les rivières, les lacs et les étangs. Il marque son territoire à l’aide de monticules d’excréments arrosés de castoréum, une substance huileuse et odorante recherchée par les parfumeurs et ayant servi à la production d’arôme de vanille.

Le Castor d’Europe modèle son environnement. Afin d’avoir un niveau d’eau constant et adéquat, il construit des barrages. Lorsque la berge rocheuse ne lui permet pas de creuser un terrier, il bâtit une hutte à l’entrée immergée. Il complexifie son environnement en créant des zones d’eaux plus calmes. En orientant le cours des rivières, il favorise l’installation de nombreuses autres espèces d’êtres vivants. Ses puissantes incisives orangées lui permettent de se nourrir des arbres qu’il abat. Son action est telle qu’il a même influencé l’évolution des arbres des zones humides, comme les saules et les peupliers. Ils sont en effet capables de recéper, de donner de nouvelles pousses après avoir été abattus.

Le Castor d’Europe était déjà chassé par l’Homme de Tautavel il y a 400 000 ans. Recherché pour sa fourrure et pour le castoréum, il est au bord de l’extinction à la fin du XIXe siècle avec seulement 1 500 individus dans toutes l’Europe. En France, il ne vit plus alors qu’en Camargue. Grâce à des programmes de protection et de réintroduction, il regagne aujourd’hui peu à peu les territoires perdus.